Casablanca abrite ce lundi soir la finale de la Ligue des champions d’Afrique. Un sommet entre le double tenant du titre, le Ahly du Caire, et l’ambitieux Wydad, qui évoluera devant son public…
Faire la passe de trois et entrer dans l’histoire comme le premier club à réussir cet exploit. En entrant sur le gazon du Complexe Mohamed V de Casa, le Ahly du Caire sait exactement ce pourquoi il s’est déplacé au Maroc. Champion en 2020 contre Zamalek (2-1) et en 2021 (3-0 contre les Kaizer Chiefs à Casa), la formation cairote n’a que trop rarement retrouvé en match ce qui faisait sa force les saisons précédentes. Une mi-temps contre le Raja en quart, une heure contre Sétif en demie aller. C’est bien peu mais les Egyptiens savent encore gagner. S’ils n’ont pas démontré une qualité exceptionnelle sur la scène domestique, s’ils tâtonnent souvent sur le plan offensif, les Ahloui restent une authentique machine à gagner les trophées. Pour ce qu’ils espèrent être leur 11esacre en LDC, ils récupèrent l’intégralité de leur milieu de terrain (El-Suleya, Dieng, Fathy) mais évolueront sans leur défenseur axial vedette Abdelmoneim, toujours pas remis d’une blessure musculaire.
Comme souvent lors des matches à élimination directe cette saison, le coach Pitso Mosimane comptera sur le talent de son compatriote sud-africain, Percy Tau, pour éclairer le jeu de l’équipe. Tau a justement été l’homme providentiel lors des deux derniers tours. A ses côtés, le milieu offensif Abdelkader Redwan a tout simplement relégué sur le banc Magdi Afsha, qui était l’un des piliers des deux années précédentes.
Pitso Mosimane, en cas de victoire, peut égaler le record de succès détenu par un ancien coach du Ahly, le Portugais Manuel José (4 titres), le Sud-africain ayant remporté un titre en 2016 avec les Mamelodi Sundowns avant de doubler avec le Ahly. Avec lui, il ne faudra pas s’attendre à une révolution ni dans la composition ni dans le jeu. Le Ahly fera ce qu’il fait le mieux, ce qui n’est pas une garantie de spectacle ce soir.
Côté Wydad, on essaiera d’oublier qu’en 2020, Mosimane infligea un lourd revers en demi-finale, déjà avec le Ahly. Mais le WAC a changé, sous la direction de Walid Regragui. Certainement très pragmatique, lui aussi, mais dont l’équipe est capable d’infliger 3-1 en demie aller au Petro Ateltico en Angola avant de jouer le nul à la maison au retour. Le club marocain, qui possède en Yahya Jabrane, son capitaine, l’un des meilleurs joueur de cette édition, s’appuie sur un gardien solide (Tagnaouti), un axe défensif complémentaire (Dari-Farhane), des latéraux pistons, un milieu offensif (El-Hassouni) super technique et un goleador congolais, Mbenza. L’avantage du WAC résidera aussi dans le fait qu’il joue à domicile. Le match sera sifflé par l’un des meilleurs arbitres africains, le Sud-africain Gomes. De quoi rassurer les protagonistes. Difficile de prédire ce que sera le scenario du match. Le Ahly part naturellement favori mais le WAC peut très bien prendre le jeu à son compte ou bien patienter pour mieux contrer les Rouges cairotes.
On sait qu’il ne faudra surtout pas mésestimer une équipe du Ahly certes moins flamboyante qu’il y a un ou deux ans, mais toujours aussi redoutable. LEntente de Sétif, qui menait 2-1 en demi-finale retour, s’en est aperçue à ses dépens avec l’égalisation cairote dans le temps additionnel. Le mental est l’un des atouts non négligeables de cette équipe souvent comparée au Real Madrid. Et qui aimerait sans doute imiter le géant espagnol, vainqueur samedi soir de Liverpool, alors qu’on donnait les Anglais favoris…
@Frank Simon