Tenus en échec par l’Ukraine à Genève (0-0) pour leur premier match de préparation, les Lions de l’Atlas se sont créé quelques occasions sans marquer. Un problème récurrent qu’il faudra s’attacher à résoudre lors des prochains tests.
Après l’Egypte la semaine dernière (1-1 au Koweit), après la Tunisie en début de semaine, auteure d’un nul encourageant contre le Portugal (2-2), c’était au tour des Lions de l’Atlas de connaître leur premier galop d’essai. Un match contre l’Ukraine d’Andrei Chevtchenko, l’ancien buteur devenu sélectionneur, disputé en Suisse où se prépare dans le calme et la sérénité le groupe bâti par Renard et son encadrement technique.
Battu pour la dernière fois avec le Maroc par l’Egypte en quart de finale de la CAN 2017 (1-0), Hervé Renard est invaincu depuis quinze matches, série en cours. Une invincibilité qui invite au respect, et qui s’est prolongée logiquement d’ailleurs face à un adversaire, l’Ukraine, qui n’avait rien d’un foudre de guerre mais qui a bien tenté par instants de bousculer l’équilibre de cette formation ultrasolide au plan défensif.
D’emblée, les Lions de l’Atlas, organisés dans un 3-4-3 équilibré et ambitieux, pressaient le but gardé par le capitaine Pyatov. On remarquait la grosse activité d’un Nordin Amrabat dans le couloir droit, l’utilisation du jeu long en profondeur, pas toujours approprié sur un gazon abîmé. Et surtout, l’envie manifestée par Hakim Ziyech, toujours le premier à provoquer ballon au pied.
A la 22e, ce dernier était tout proche d’ailleurs d’ouvrir la marque d’une reprise du pied gauche, à la réception d’un centre de Mendyl côté gauche. Mais Pyatov se détendait bien à terre, et détournait le ballon sur son poteau.
Devant une défense solide, un peu plus d’efficacité ferait du bien
La domination territoriale exercée par le Maroc n’était pas récompensée, mais les Lions continuaient de faire tourner le ballon rapidement, à une ou deux touches de balle. On ne s’ennuyait pas vraiment, même si les occasions étaient rares. On notait la belle condition physique de cette formation et sa supériorité technique. Mais cela ne suffit pas toujours.
A la demi-heure de jeu, le Maroc commençait à chercher son second souffle. Munir était à la parade sur une frappe de Konoplyanka (35e). L’Ukraine sortait un peu la tête du saut. Piqués au vif, les Marocains contre-attaquaient et étaient tout proches une fois encore de marquer. Lancé par Ziyech, Boussoufa partait dans le dos de la défense. Pyatov sortait loin de son but et Boussoufa tentait, de vingt-cinq mètres, une frappe compliquée qui manquait finalement le cadre (36e).
Les dernières minutes de la première période étaient au crédit de l’Ukraine, qui obtenait de nombreux corners, sans toutefois parvenir à marquer. Au retour des vestiaires, la domination s’inversait un peu dans le premier quart d’heure. L’Ukraine pressurisait le Maroc et obligeait Munir à s’interposer sur une frappe (58e).
Entré à la pause à la place de Khalid Boutaïb, peu dangereux mais, pour sa défense, peu alimenté en ballons, Amine Harit apportait une fraîcheur dont les Lions de l’Atlas avaient bien besoin. Tonique et remuant dans un rôle de milieu offensif axial, il apportait sa mobilité et gênait terriblement la défense ukrainienne. Ziyech, on l’a vu, a également profité de la rencontre pour rappeler qu’il demeurait un dribbleur impénitent capable d’ouvrir des espaces pour ses coéquipiers.
A défaut d’occasions franches et nettes, le Maroc peut se satisfaire de ne pas avoir encaissé de but, une bonne habitude pour ce groupe. L’équipe a également su mettre du rythme dans son circuit de jeu, avec un apport considérable des couloirs Mendyl et Amrabat.
Les Lions de l’Atlas n’ont jamais paniqué pour le peu qu’ils aient été mis en danger par l’Ukraine. Ziyech obtenait encore l’occasion de donner la victoire sur une frappe en fin de rencontre mais Pyatov, sobre et solide, repoussait. Le résultat nul récompensait plus l’Ukraine que ce Maroc en rodage qui aura essayé, sans pour autant jamais enflammer le match.
Prochain test pour les hommes de Renard, lundi contre la Slovaquie dans ce même stade de Genève. Il faudra cette fois être plus adroit dans le dernier geste, passe ou frappe, et faire preuve d’efficacité, un problème récurrent on le sait pour ce groupe non dénué de talent mais qui cherche un vrai « goleador ».
Méthodique et discipliné, Hervé Renard a sans doute félicité et encouragé ses troupes après ce premier match, qui survient après une semaine de gros travail foncier. Mais il ne peut se contenter de ce travail d’approche dans la surface de réparation, non sanctionné par un ou plusieurs buts. La dernière CAN puis les éliminatoires de la CM 2018 avaient mis en exergue ce souci qui perdure.
Offrira -t-il un peu de temps de jeu à Ayoub el-Kaabi, meilleur buteur et meilleur joueur du CHAN 2018 remporté par les Lions locaux, et lui n’est pas entré contre l’Ukraine ? On peut l’imaginer, de même que pour le jeune En-Nesyri. Réponse dans quelques jours.
@Samir Farasha
Le Maroc alignait : Munir – Da Costa, Benatia (Hakimi, 46e), Saïss – N. Amrabat (Fajr, 72e), Boussoufa, Ahmadi (Aït Benasser, 72e), Mendyl (S. Amrabat, 83e) – Ziyech, Boutaïb (Harit, 46e), Belhanda (Bouhaddouz, 64e). Entraîneur : Hervé Renard.