Vainqueurs (3-1) d’une accrocheuse Estonie, les Lions de l’Atlas ont terminé leurs préparatifs sur une très bonne note. Hervé Renard en a profité pour donner du temps de jeu au plus grand nombre. Prochaine étape, l’arrivée sur le camp de base en Russie.
En vérité, on n’avait pas vraiment de doute sur le résultat final de cette rencontre de préparation disputée à Tallinn, face à une Estonie courageuse et accrocheuse, mais limitée. Et le Maroc a très vite fait en sorte de se porter devant. Dès la 11e minute, sur un débordement côté droit de Boussoufa, suivi d’un centre dévié astucieusement par El-Kaabi, titularisé, pour Belhanda. Ce dernier a conclu à bout portant de l’extérieur du pied (1-0).
Au coup d’envoi, Hervé Renard avait décidé de procéder à trois changements par rapport à la victoire en semaine contre la Slovaquie (2-1): le retour dans le but du titulaire, Munir, à la place de Bounou ; Mendyl et Boutaïb sur le banc, tandis que Harit et El-Kaabi, très intéressants quand ils sont entrés face à la Slovaquie, débutaient. Pendant toute la première période, la domination des Lions de l’Atlas a été totale. Dans les duels, évidemment, mais aussi parce que ce sont eux qui impulsaient le rythme à la rencontre, confisquaient le ballon et démontraient une condition athlétique impressionnante.
Le seul souci, observé depuis de nombreux mois, demeure le même : l’absence de vraies situations de but. A la demi-heure, certains comme Ayoub El-Kaabi en profitaient pour jouer les solistes dans la défense adverse et confirmer qu’ils étaient bien en jambes et sereins.
Sur l’une de ces incursions, Harit était fauché dans la surface, et obtenait un penalty indiscutable. Ziyech, dont on connaît l’adresse dans cet exercice (et même s’il a raté contre le Mali, souvenez-vous, en éliminatoires de la CM 2018) était chargé de transformer la sanction.
Il ne se faisait pas prier pour prendre à contrepied le gardien de but Aksalu, d’une frappe au centre du but (2-0, 38e). Le Maroc ne se contentait pas de gérer cette avance de deux buts et finissait fort la première période. Harit, encore lui, butait ainsi sur le poteau gauche d’Aksalu après avoir perforé la défense adverse.
La seconde période est partie sur des bases quelque peu différentes. D’abord parce que Renard a décidé de faire tourner son effectif, avec trois entrants (En-Nesyri, Bouhaddouz et Da Costa) pour soulager Harit, Ziyech et Benatia, que l’on retrouvera probablement dans le onze de départ le 15 juin face à l’Iran…
Revenue avec l’intention de bouger ce Maroc si dominateur, l’Estonie a multiplié les tentatives et les frappes. Munir a ainsi dû s’employer sur un coup franc direct de Vassiljev (54e). Deux minutes plus tard, nouvelle situation chaude qui oblige El-Ahmadi, si précieux, à dégager en catastrophe sur la ligne à la suite d’un coup franc.
Alors que les Lions de l’Atlas étaient chahutés, ils inscrivaient un troisième but, magnifique et fruit d’une belle action collective par l’entrant En-Nesyri. Lancé par El-Kaabi, Belhanda dans le couloir gauche adressait un centre devant le but que l’attaquant basé en Espagne ne se privait pas de pousser au fond (3-0, 72e).
Le bilan de la préparation est très positif , place à la compétition
Mais comme il était dit que l’Estonie serait récompensée de ses efforts, l’attaquant Ats Purje, sauvait l’honneur quelques minutes plus tard (3-1, 76e) sur une frappe croisée à ras de terre. Il obtenait encore une balle de 3- mais Munir se couchait sur ce ballon dangereux.
Côté marocain, c’est Boutaïb, entré dans le dernier quart d’heure, qui était à quelques centimètres de marquer lui aussi, à la réception d’un centre d’el-Kaabi, mais le gardien repoussait (88e).
A l’arrivée, le Maroc termine donc sa série de matches de préparation sur une note très positive : un nul contre l’Ukraine (0-0) et deux succès sur la slovaquie (2-1) et l’Estonie (3-1). Invaincus depuis sa dernière défaite, il y a un an en éliminatoires de la CAN 2019 (1-0 au Cameroun), les joueurs d’Hervé Renard peuvent désormais s’installer dans leur camp de base et préparer leur match d’ouverture contre l’Iran, le 15 juin à Saint-Petersbourg.
Tout semble aller pour le mieux avec cette démonstration de jeu en Estonie. Tout n’est pas parfait et certains joueurs ont pris des coups dans le petit pays balte, on pense à Hakimi, fauché par Purje qui n’avait pas compris la nature amicale de la rencontre.
Renard, que l’on sait exigeant et pragmatique, se satisfera du comportement de son escouade offensive, en particulier d’El-Kaabi, sans complexe. En revanche, il reverra encore avec déplaisir l’action qui a conduit au but adverse. On le sait, le Français tient à la rigueur défensive de son équipe et n’apprécie guère les sautes de concentration. Mais le bilan demeure positif, à quelques jours de débuter le grand festin mondial.
@Samir Farasha
Le Maroc alignait : Munir – Benatia (cap) (Da Costa, 46e), Saïss, Hakimi (Bouhaddouz, 76e) – N. Amrabat (S. Amrabat, 63e), El-Ahmadi (Aït Benasser, 63e), Boussoufa, Belhanda – Ziyech (Bouhaddouz, 46e), El-Kaabi, Harit (En-Nesyri, 46e) Entr. : Renard.