2022mag a consacré une série aux grands techniciens arabes d’hier et d’aujourd’hui. Après Hassan Shehata, Rachid Mekhloufi, M’rad Mahjoub, Lhoussine Ammouta, Rabah Saâdane, Mahmoud El-Gohary, Faouzi Benzarti, Nasser Larguet, Abdelhamid Kermali, Abdelmajid Chetali et Al-Zayani, place aujourd’hui à la nouvelle génération.
Au cours des deux dernières semaines, nous avons évoqué les vies, destins et palmarès d’une douzaine de grands coaches du football arabe, d’hier et d’aujourdhui. Evidemment, certains noms manquent à cette série. Nous l’entendons bien. Il fallait faire des choix, que nous avons arbitrés, puisqu’il fallait une douzaine de noms. Pardon par avance si certains ne figurent pas parmi ceux que nous avons racontés, on pense à Badou Zaki le Marocain, par exemple, ou encore à l’Algérien Ali Fergani.
Pour conclure cette saga des grands entraîneur/sélectionneurs du football arabe, nous avons choisi de faire le tour de la nouvelle génération, emmenée par un authentique champion d’Afrique, Djamel Belmadi. Il incarne à merveille ces techniciens, qui ont puisé au football occidental mais ont développé leur métier ailleurs. Pour Belmadi, c’était au Qatar avant de s’installer sur le banc de l’Algérie en septembre 2018. Avec la réussite immédiate que l’on sait. Place donc à ces techniciens, jeunes quinquas qui sont les héritiers des Shehata, Benzarti et Mekhloufi d’hier.
Djamel Belmadi (Algérie, 44 ans)
Tout a déjà été dit ou écrit au sujet de l’Algérien faiseur de rois. En moins d’un an, celui qui s’est forgé au métier au Qatar (Lekhwiya, sélection nationale et Al-Duhail) entre 2010 et 2018 est devenu un jeune technicien plein de ressources sur les plans technique et tactique. Il a qualifié l’Algérie pour la CAN 2019 qu’il a remportée à sa tête, en réalisant un carton plein. Prochaine étape pour lui et son groupe -on leur souhaite !- la Coupe du monde au Qatar. Brillant, calme, inspiré et écouté de son groupe, rien de ce que fait Belmadi n’est improvisé. Grand travailleur, celui qui serait actuellement confiné à Paris impose leur respect par sa rigueur, sa discipline, qu’il a su imposer à ses joueurs.
Jamal Sellami (Maroc, 49 ans)
A l’instar de Belmadi, lui aussi a été professionnel et international A. Entraîneur depuis 2005, Sellami n’a pas récolté de lauriers sur la scène national (deux fois vice-champion de la Botola avec El-Jadida et le FUS Rabat). C’est lui en revanche qui dirigeait les Lions de l’Atlas locaux qui ont littéralement écrasé le CHAN chez eux en janvier-février 2018. Un premier titre pour Sellami, qui a également remporté des tournois à la tête des U17 et U20 locaux. Début novembre 2019, il a été nommé à la tête du Raja Casablanca (son ancien club) où il succède au Français Carteron. Et ses premiers pas sont probants puisque le Raja s’est qualifié pour les demies de la LDC, quelques semaines avant la crise sanitaire.
Mouine Chaâbani (Tunisie, 38 ans)
L’ancien défenseur de Taraji est devenu un coach multi-titré sur le banc de son ancien club. Et pourtant, il n’a pas 40 ans ! Champion 2018 et 2019, il a remporté les deux dernières éditions de la Ligue des champions d’Afrique. Adjoint des coaches qui se sont succédés à l’EST à partir de 2016, ses dirigeants lui ont confié l’équipe après le départ de Faouzi Benzarti. Et ils ne l’ont jamais regretté. L’ancien intérimaire est devenu le numéro un, un poste pourtant à risques en Afrique du Nord et dans les pays du Golfe, à la première contre-performance venue… S’il parvient à se maintenir, il devrait ensuite connaître de belles expériences (possiblement sur de gros bancs arabes dans le Golfe) avant un jour de prendre la sélection nationale. Mais il a le temps, lui qui se forge un beau cabinet aux trophées… Un seul bémol pour l’instant, son élimination en quart de finale de la LDC par le Zamalek.
Billel Dziri (Algérie, 48 ans)
Ancien international A et pro en France et au Qatar, l’ancien meneur de l’USM Alger est en passe de devenir un entraîneur respecté, lui qui connait si bien le football. Il a dirigé l’USMA en Coupe d’Afrique cette saison avant de rejoindre il y a quelques semaines le CABBA de Bordj Bou Arreridj, pour deux ans. Une mission sans doute plus « calme » que de coacher l’USMA, qu’il a quitté au lendemain d’une défaite dans le derby contre le MCA. Dziri est déjà réputé pour ses qualités de meneur d’hommes. Il lui faudra conquérir quelques titres pour être reconnu comme un technicien d’avenir pour le football algérien.
Tarek Jani (Tunisie)
Il y a quelques semaines, Jani a été rappelé à la tête du FC San Pedro (CIV) qu’il a extirpé de la D3 ivoirienne pour en faire un vice-champion national. Cette saison, Jani avait été remercié par les propriétaires tunisiens du FCSP qui ont fini par le rappeler à la barre. Grâce à lui, San Pedro a joué la phase de poule de la Coupe de la Confédération africaine. Jani fait partie de la nouvelle garde des techniciens tunisiens, et « biberonne » auprès d’un duo tunisien, Haithem Abid, le directeur sportif du FCSP et de Khemaies Laabidi, le directeur technique du FCSP et ancien sélectionneur (2002) des Aigles de Carthage. Jani est promis à un bel avenir. Sera-ce en Tunisie ?
Boualem Mankour (Algérie, 50 ans)
Il y a quelques semaines, ce binational basé dans l’est de la France a été nommé à la tête de l’équipe nationale de l’Ile Maurice et pour deux ans. Boualem a dirigé à deux reprises le FC Lupopo de Lubumbashi (RDC) au début des années 2010, il a aussi coaché en Tunisie (Gabès) et au Maroc (KAC Kénitra). Façonné en France auprès de clubs pros (Rennes, Clermont), passé par le football amateur français et le Luxembourg, il espère franchir un nouveau cap pour son premier poste à la tête d’une équipe nationale. On le lui souhaite.
Noureddine Ouldali (Algérie, 47 ans)
Natif d’Alger, sa base est à Marseille. Après avoir été l’adjoint de François Bracci au CS Constantine et au MC Alger, il deviendra quelques années plus tard l’adjoint de Rolland Courbis à l’USM Alger. Entre temps, Ouldali a été le coach adjoint de la Palestine aux côtés de Moussa Bezaz avant de coacher les U19 de Bahrein. Il revient entre 2014 et 2018 sur le banc palestinien et vit la première Coupe d’Asie des Nations. En 2018, il a été nommé sélectionneur de la Palestine, qu’il a de nouveau qualifiée pour la CAN asiatique. Diplômé UEFA Pro de la fédération belge et de la CAF (A, B et C), il incarne lui aussi la nouvelle génération des coaches algériens qui n’hésitent plus à s’expatrier.
Rachid Ghaflaoui (Maroc,
Actuellement en poste à l’Académie SOAR (D1 guinénne), Ghaflaoui est un véritable globe-trotter qui a coaché au Niger, en Côte d’Ivoire (WAC Williamsville), au Mali (Debo Mopti) et en RDC (SM Sanga Balende Mbuji Mayi). Il est l’un des techniciens arabes les plus expérimentés sur la scène africaine.
Adel Amrouche (Algérie, 52 ans)
Basé en Belgique, lui aussi est un expert du football africain, loin de son Algérie natale : DC Motema Pembe (RDC), équipes nationales de Guinée Equatoriale, Burundi, Kenya, USM Alger, Libye, Mouloudia Alger et depuis l’an dernier la sélection nationale du Botswana. Egalement détenteur de l’UEFA Pro de la fédération belge, il n’a pour l’instant jamais vécu une phase finale de CAN…
@Samir Farasha