2022mag consacre depuis quelques jours une série aux grands techniciens arabes d’hier et d’aujourd’hui. Après Hassan Shehata, Rachid Mekhloufi, M’rad Mahjoub, Lhoussine Ammouta, Rabah Saâdane et El-Gohary, intéressons-nous aujourd’hui au multi-titré Tunisien Faouzi Benzarti.
A 70 ans révolus, Faouzi Benzarti est certainement l’un des doyens les plus actifs de la profession en Afrique et dans le monde arabe. Le natif de Monastir – dont le propre frère, Lotfi, a naturellement fait carrière comme joueur puis comme technicien – est actuellement le sélectionneur de Libye, et devait même disputer le CHAN au Cameroun ce mois-ci, avant le début du confinement lié à la pandémie de Covid-19.
Pour Faouzi Benzarti, tout a forcément commencé chez lui, à Monastir. Joueur d’abord à l’USMo pendant une décennie avant de raccrocher les crampons en 1977 pour entrer dans la Carrière. A l’USMo évidemment à partir de 1979-80, un club qu’il aide à revenir parmi l’élite tunisienne. Durant les années 1980, il multiplie les passages dans différents clubs du pays, le plus prestigieux étant l’Etoile du Sahel (1986-88) qu’il aide à remporter la D1 1987. Les années 1990 vont être celles de la confirmation. D’abord au Club Africain de Tunis (1989-91) avec une nouvelle conquête du titre de D1 ainsi qu’une finale de Coupe des coupes perdue contre les BCC Lions de Gboko (NGA) en 1990… En 1993-94, Benzarti s’installe enfin sur le banc de l’Espérance de Tunis après de nouveaux passages à l’ESS et à l’USMo. Chez les Sang et or, il décroche le championnat 94 et surtout, la première Coupe des clubs champions (1994) aux dépens du Zamalek. Entre temps, en mars 1994 durant la CAN organisée par la Tunisie, il a assumé le court intérim de Youssef Zouaoui (un match) après la défaite contre le Mali (0-2)… Roi de Tunisie et d’Afrique, Benzarti est comblé. Mais il repart très vite : à Sfax (CSS) en 1995-96 avant de s’aventurer au Shabab de Sharjah (Emirats) puis de revenir au Club Africain. Entre 2000 et 2012 (retour à Sharjah), il rebondit dans tous ses anciens clubs auxquels on ajoutera le Stade Tunisien. Il dirige aussi une première fois une sélection nationale, la Libye (2007-09).
Il remporte trois nouveaux titres de champion avec l’Espérance, deux avec l’Etoile du Sahel et perd une finale continentale avec le Club Africain ( Coupe de la Confédération 2011). Benzarti est devenu un personnage incontournable de la scène footballistique tunisienne.
Curieusement pourtant, on ne lui a jamais confié durablement les Aigles de Carthage, c’est-à-dire la sélection nationale. Fin 2009 pourtant, l’échec du Portugais Humberto Coelho pour la qualification à la CDM 2010 se termine par sa nomination sur le banc. Il restera en place de novembre 2009 à novembre 2010, avec une participation à la CAN en Angola.
Fin 2013, après un nouveau saut de puce à l’Etoile du Sahel, il part au Maroc, du côté du Raja, qu’il va diriger durant la CDM des clubs. Le Raja façon Benzarti atteint la finale de ce tournoi FIFA, perdue contre le Bayern après avoir éliminé en route l’Atletico Mineiro de Ronaldinho. Vie champion 2013-14, Benzarti quittera pourtant très vite le club en raison d’un différend financier.
Il passe ensuite deux ans à l’Etoile du Sahel, avec la conquête d’une Coupe nationale et d’un championnat (2016). Mais déjà, ce dernier reprend son bâton de pèlerin pour rejoindre… l’Espérance de Tunis ! Oh, pour quelques mois seulement puisqu’il s’engage à l’hiver 2017-18 avec le Wydad de Casablanca.
En juillet 2018, Benzarti le baroudeur est de nouveau nommé à la tête de la sélection tunisienne au lendemain de la Coupe du monde en Russie, où il remplace Nabil Maâloul. Les mauvaises performances de la sélection aboutissent à son renvoi trois mois plus tard. C’est presque naturellement qu’il renoue avec le Wydad , dont il avait quitté le poste pour la Tunisie. Il remporte dans la foulée un nouveau championnat, celui du Maroc 2019… mais le voici déjà reparti à l’Etoile, pour remplacer Roger Lemerre provisoirement.
Depuis octobre 2019, ce technicien adepte du beau jeu offensif est à la tête de la Libye pour un contrat de six mois renouvelables. Il s’apprêtait à disputer la suite des éliminatoires de la CAN 2020 lorsque la crise sanitaire a éclaté. Benzarti vit en Tunisie et rejoint la Libye ponctuellement, lorsqu’elle dispute ses matches à domicile sur terrains neutres et ceux en déplacement.
@Samir Farasha
Demain, suite de cette série avec le 8e épisode, quii sera consacré au Marocain Nasser Larguet.