En devenant cet été l’un des tauliers de la défense du Bayern de Munich, Mehdi Benatia (27 ans) a pris une sacrée revanche sur le destin. Petit retour en arrière. Comme un certain nombre de joueurs de talent d’origine maghrébine ou africaine, le Francilien a commencé par porter le maillot tricolore. Malgré un potentiel technique et physique impressionnant, sa carrière dans l’hexagone n’est pas un long fleuve tranquille. Formé par l’AS Evry, il aurait pu se perdre mille et une fois. Sélectionné dans les équipes françaises de jeunes, Mehdi est en effet passé entre les mailles des filets posés par les grands clubs français. Même Marseille, où il fit ses gammes au centre de formation, n’a pas cru en lui et a fini par le laisser filer.
La Ligue 2 pour apprendre
Refusant de végéter, le jeune Marocain fait le choix de jouer régulièrement, même en Ligue 2. Clermont le met tellement bien en selle qu’il suscite en février 2010 l’intérêt d’un solide club italien, l’Udinese. Changement d’horizon et de dimension. En Italie, le natif de la région parisienne, s’éclate et épate le Calcio qui sait pourtant ce que défendre veut dire. En l’espace de deux ans, le Lion de l’Atlas devient l’un des tous meilleurs défenseurs axiaux d’Italie.
Les vertus de l’international marocain sont connues : sens de l’anticipation et du placement, qualité de la relance et le sang froid qui sied au poste de tour de la défense. Recruté pour zéro centime d’euro par le club du Frioul, il est revendu 13 millions d’euros à l’AS Roma en juillet 2013, qui le transfèrera contre 26 millions au Bayern de Munich un an plus tard. Seule ombre au tableau, le Marocain sera privé, hélas, de Coupe d’Afrique des nations en 2015, et peut-être même de l’édition 2017 si la CAF sanctionne durement sa fédération.
@fchehat