Ce pur produit de l’académie Aspire de Doha est un vrai précoce. Il a été, à l’âge de 19 ans, le premier joueur du Qatar à évoluer en Liga espagnole. Recruté en 2016 par Villarreal, avec à la clé un contrat de quatre ans, il est cependant prêté dans la foulée au Sporting Gijon. Et même s’il n’a joué que par intermittence, cela a été une belle et profitable expérience pour lui qui suivait quelques mois seulement auparavant ce championnat de géants devant sa télévision;
Après ce bref passage dans la péninsule ibérique, le natif de Doha enchaine avec le KAS Eupen, un club DE seconde division belge, où il retrrouve son coéquipier et compatriote Yousif Ali. Mais il ne s’y attarde pas trop, finit par retourner au bercail et prendre place dès 2018 dans le groupe très étoffé d’Al Sadd. L’un des deux clubs majeurs du pays.
Précoce en club, Afif l’est également avec les sélections du pays. Vainqueur de la Coupe d’Asie des nations U19 en 2014, il participe l’année suivante au Mondial U20. Puis, à 19 ans, il fête sa première cape en équipe A. Une place dans le groupe qu’il ne lâchera plus, au point de se retrouver en mai 2020, à seulement 23 ans, avec un capital de 58 sélection et 17 buts inscrits. L’arrivée de l’Espagnol Felix Sanchez à la tête des « Grenats » lui a été très profitable.
En effet, l’ancien entraîneur de la Masia barcelonaise, qui le connaît depuis sa période de formation à l’Aspire Academy, en a fait son maître à jouer et n’a pas hésité à lui confier de grandes responsabilités. L’accélération de sa carrière a commencé en 2018 et a abouti à une première grande consécration au début de l’année 2019 lorsqu’il remporte haut la main, avec une équipe qatarie survoltée et intouchable, la Coupe d’Asie des nations disputée aux Emirats arabes unis.
Autant dire en terre hostile, lorsqu’on sait que ce pays fait partie d’une coalition de quatre pays frontaliers qui boycottent l’émirat gazier depuis juin 2017. Durant le tournoi, le Qatar aligne les buts (19 ), les victoires ( 7 succès en 7 matches ) et lamine les présumés ténors – 2-0 contre Arabie Saoudite, 4-0 face aux Elmirats arabes unis et 3-1 face au Japon en finale – avec à chaque fois un Akram Afif étincelant et logiquement sacré meilleur joueur de la compétition. Quelques mois plus tard, le 2 décembre, sa montée en puissance et récompensée à Hong Kong avec le trophée de meilleur joueur d’Asie.
Absent lors de la cérémonie de remise des récompenses, il est représenté par Xavi Hernandez son entraîneur à Al Sadd. L’immense icône du FC Barcelone et de la Roja ne manque pas l’occasion de faire l’éloge de son jeune champion : « Je suis très fier, avait-il confié, Akram Afif a un talent incroyable. C’est un privilège d’être ici pour le représenter et, tout d’abord, c’est bien mérité, car il a fait la différence au sein de l’équipe nationale. Comme avec nous, à Al Sadd. C’est un plaisir de l’entraîner. C’est un talent incroyable et un grand joueur, alors je suis très heureux pour lui. Je ne vois pas de limites pour lui. Je lui ai répété à plusieurs reprises qu’il était un joueur exceptionnel et qu’il avait de grandes capacités pour jouer au football.C’est un talent. Il peut jouer partout. Cela dépend de lui: sa mentalité, son ambition, car il a tout ce qu’il faut pour bien jouer au football ».
En novembre et décembre 2022, et sauf accident, le natif de Doha aura l’honneur, le bonheur et la responsabilité de disputer la Coupe du monde que son pays organisera. Ce sera une grande première et pour lui et pour sa sélection. Le Qatar n’a en effet jamais eu l’occasion de participer à une phase finale d’un Mondial.
@Fayçal Chehat