Un temps menacé par l’UEFA et son fair play financier de bannissement de Ligue des champions durant deux saisons, Manchester City, qui avait fait appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) sis à Genève, a in fine réussi à écarter la menace et peut donc préparer tranquillement la prochaine édition de la plus prestigieuse compétition européenne. En effet, le TAS a recalé les début de semaine la chambre de contrôle de l’Instance faîtière du football européen.
Mais le jugement du TAS, il fallait s’y attendre, n’a pas plus à tout le monde. Loin s’en faut. Parmi les contestataires on retrouve les habitués, les défenseurs d’une certaine « orthodoxie » de la gestion financière du football dans les grands championnats. Comme ce fut le cas il y a trois ans pour le Paris SG, en Liga, en Premier League et en Bundesliga des ténors se sont mis vent debout contre ce qui ressemble selon eux à un « laxisme » de la part du TAS ». Morceaux choisis de déclarations scandalisées.
Jurguen Klopp. L’entraîneur des champions d’Europe en titre n’a pas fait dans la demie mesure en estimant que la « relaxe « des Citizens n’était pas un bon jour pour le football « . La déclaration du coach de Liverpool commence d’ailleurs avec un brin d’ironie : « Je suis content que Manchester City soit autorisé à participer à la Ligue des Champions la saison prochaine car ils auraient pu avoir des matches en moins et être plus frais en Premier League ».
Avant de libérer le fond de sa pensée : » Hier, ce n’était pas un bon jour pour le football. Je souhaite le meilleur à tout le monde mais je suis un partisan du Fair-Play Financier. Je ne connais pas les détails du dossier mais je trouve que nous devons nous tenir aux règles du Fair-Play Financier. J’espère que ce système sera maintenu. Sinon, les personnes les plus riches au monde peuvent investir autant qu’ils veulent et on ne pourra plus les concurrencer. »
Jose Mourinho : Le Spécial One, assis sur le banc de Tottenham et un peu éloigné de la bataille des grosses cylindrés à laquelle il était habitué dans un passé récent, n’a pas spécialement été tendre pour le club proprieté d’Abu Dhabi : « C’est une décision scandaleuse. Si Manchester City est innocent, c’est scandaleux de les faire payer une amende ( ndlr, Man City a été condamné à payer une amende de 10 millions d’euros )
Si vous n’êtes pas coupables, vous n’êtes pas punis. Et si vous êtes coupables, vous devez être suspendus. Si Manchester City est innocent, c’est scandaleux de les faire payer une amende. Je ne dis pas que Manchester City est coupable mais si vous n’avez rien fait, vous ne devez pas être punis, même pas d’un centime. L’argent n’est pas un problème pour eux mais c’est le principe. Je ne critique pas Manchester City car je ne peux pas dire s’ils sont coupables ou non. Je critique juste la décision. »
Javier Tebas. Le président de la Liga espagnole lui remet tout simplement en cause la justice helvète « La Suisse est un pays avec une grande histoire dans les arbitrages mais le tribunal arbitral du sport n’est pas à la hauteur. Nous devons voir si le TAS est l’organe approprié pour faire appel des décisions institutionnelles dans le football ».
La déception du dirigeant espagnol est à la mesure de son bonheur lorsqu’il avait appris en février la sanction prise par les instances européennes contre les Citizens : »L’UEFA prend enfin des mesures décisives.Faire respecter les règles du fair-play financier et sanctionner le dopage financier est essentiel pour l’avenir du football. Nous demandons depuis des années que des mesures sévères soient prises contre Manchester City et le Paris Saint-Germain. Mieux vaut tard que jamais ». Gageons que le tout puissant dirigeant ibérique ne lâchera jamais le morceau et qu’il reviendra à la charge autant de fois que nécessaire pour attaquer ces « nouveaux riches » qui veulent absolument dîner à la même table que les historiques rentiers.
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