C’est officiel, Luc Eymael n’est plus l’entraîneur de l’Ittihad Misrata. Le Belge est rentré en Europe il y a quelques jours et il ne repartira pas en Libye pour y poursuivre sa mission auprès du club qui l’avait recruté à la fin de l’été.
L’aventure libyenne avait débuté de façon positive pour l’expérimenté technicien, même si les premiers résultats en championnat n’avaient pas nécessairement été encourageants pour l’équipe, qui avait manqué les play-offs pour le titre, de quelques points.
La démission en octobre de M. Shaka, un dirigeant important puisqu’il a accompagné le club pendant douze ans et a contribué à son accession de D2 en D1, a débouché quelques difficultés pour les joueurs, notamment en matière salariale.
Tous les incidents liés à l’insécurité, sur le terrain et en dehors, ont également pesé dans la décision du technicien belge de mettre fin prématurément, en accord avec ses dirigeants, à sa mission à l’Ittihad Misrata.
Ainsi, le Belge a été le témoin lors de plusieurs matchs, notamment contre Asswehly, d’agressions caractérisées sur des membres de son club, avec notamment son adjoint molesté par des miliciens. ou encore des joueurs menacés par des supporters armés.
Au cours de son séjour, Eymael a même dû un jour désarmer lui-même un pseudo-supporter qui brandissait une arme sous le nez de l’un de ses joueurs…
Il y a eu aussi, parmi les multiples incidents constatés, le fait que les joueurs aient dû repartir après un entraînement à pieds, le conducteur de leur car ayant été menacé par des hommes en armes et obligé de laisser les joueurs à leur triste sort…
L’équipe a été reprise depuis quelques jours par un technicien tunisien déjà présent au club, et qui s’occupait des équipes de jeunes.
Quant à l’ancien coach du Stade Tunisien et de la JS Kairouan, entre autres, il a d’ores et déjà reçu quelques offres, en particulier du football arabe, et étudie la suite à donner à sa carrière.*
@Frank Simon
* La FIFA a ordonné au club tanzanien Yanga, qui avait viré sans ménagement Luc Eymael il y a deux ans, de lui verser 152 000 dollars au titre de compensation financière à la suite de ce licenciement abusif. La direction du club l’avait accusé d’avoir proféré des remarques à caractère raciste.