Auteurs d’un nul à Rabat (1-1) lors d’une finale aller marquée par de terribles erreurs d’arbitrage, les Sang et Or, champions sortants, abordent avec sérénité ce match retour.
Depuis quelques jours, il n’a plus été question de jeu ni de finale retour à préparer. La suspension pour six mois de l’arbitre égyptien Gehad Grisha, qui a si mal officié lors de la finale aller de la LDC africaine, occupait la scène médiatique. Tout autant d’ailleurs que le choix de l’arbitre gambien Bakary Gassama désigné par la CAF pour le match retour et récusé par l’Espérance de Tunis.
Tout cela, évidemment, n’a pas grand-chose à voir avec le duel au sommet continental des clubs de ce vendredi nuit, qui mettra fin à une saison 2018-19 bouclée en mois de sept mois, pour cause d’alignement avec le calendrier international.
Au moment où les équipes sont encore loin de Radès, il convient de rappeler quelques éléments. Les deux formations se connaissent parfaitement. L’Espérance est championne 2018 et a succédé au palmarès… au Wydad, sacré en 2017.
Les deux institutions se sont affrontées en 2011 à ce même stade et après un nul 0-0 au Maroc, Taraji l’avait emporté à Radès 1-0 sur une frappe exocet de son latéral droit ghanéen, Harrison Afful.
Les deux formations se sont croisées en 2009 en Coupe Arabe et l’Espérance l’avait emporté (1-1, 1-0) sur l’ensemble des deux matches. Idem en 1998 où l’EST avait gagné 4-1 à la maison avant de s’incliner 2-0 à Casa, c’était alors en Coupe des vainqueurs de coupe.
Les deux techniciens se connaissent bien également : Mouine Chaâbani est l’élève de Faouzi Benzarti, son homologue du WAC. Un Benzarti vainqueur de cette C1 africaine en 1994 sur le banc de l’Espérance, c’était aux dépens du Zamalek du Caire à El-Menzah (0-0, 3-1). Mais Chaabani ne craint pas son aîné, le jeune technicien soutient même la comparaison avec l’ancien, certes plus madré et roublard.
Au moment d’accueillir ce WAC, l’Espérance doit quand même se souvenir d’avoir été échaudée en mars à Doha, lors de la Supercoupe d’Afrique, par le Raja Casablanca, vainqueur 2-1. L’Aigle vert avait piégé, notamment sur les coups de pied arrêtés, un effectif sang et or sans doute un peu émoussé à ce moment-là.
L’Espérance, comme à l’aller, s’appuiera sur une défense commandée par le capitaine Khalil Chemmam mais privé du gardien de but Moez Ben Cherifia, suspendu, tout comme Dhaouadi et Chalaali. Au milieu, le binôme Frank Kom-Fousseini Coulibaly (buteur à l’aller) devrait encore ratisser et offrir des munitions à la ligne offensive Badri-Belaili.
Le WAC, comme de coutume, confie son animation au trio Karti (3 buts) –El-Haddad-Ounnajem. L’Ivoirien Cheick Comara, buteur à l’aller, sera l’homme fort de la charnière en l’absence de Dari, suspendu. Suspendu également après son expulsion de l’aller à la 49e minute, le doyen Brahim Nakach (37 ans) porteur d’ordinaire le brassard ne sera pas à la manœuvre au milieu pour donner le tempo au Wydadis.
Pour espérer l’emporter, le WAC doit s’imposer ou bien réaliser un match nul (2-2 et plus). L’Espérance, grâce au but inscrit au Maroc, peut se contenter d’un nul 0-0. Mais, en présence du sélectionneur Alain Giresse et devant 60 000 supporters, Taraji cherchera évidemment à rééditer l’exploit de 2011 devant ce même adversaire.
@Samir Farasha