Non, Victor Zvunka n’a pas quitté la Tunisie ! Après avoir dirigé quelque mois le Club Africain de Tunis cinquième du dernier exercice 2018-19, le technicien français a accepté l’offre du Croissant Sportif Chebbien, fraîchement promu en D1. En exclusivité pour 2022mag, cet entraîneur expérimenté nous raconte son nouveau quotidien.
« Victor Zvunka, bonjour ! Que devenez-vous depuis votre passage au Club Africain de Tunis ?
Eh bien, je suis actuellement auprès du Croissant Chebbien, un club qui vient de monter en D1 tunisienne pour la première fois de sa jeune histoire.
Après le Club Africain, vous êtes donc resté en Tunisie ?
Effectivement, j’avais d’ailleurs une clause contractuelle qui me permettait de partir à tout moment, et que j’ai fait jouer. Je ne reviendrai pas sur les circonstances de ce départ. (Le technicien français était en conflit avec certains joueurs cadres qu’il accusait de penser plus à eux-mêmes qu’à l’intérêt du club, NDLR). Et puis Chebba m’a contacté. La ville est située à 70 kilomètres de Monastir, au sud de Mahdia. Le président (Taoufik Mkacher, NDLR) est un homme d’affaires très ambitieux pour son club, j’ai accepté.
C’est forcément une sacrée crise de croissance pour ce club qui n’a jamais connu la D1 auparavant…
Rendez-vous compte, Chebba est monté de trois divisions en quatre ans !
Quelle est votre ligne de conduite depuis votre arrivée ?
Nous n’avons pas eu le choix : pour pouvoir s’installer en D1, il a fallu recruter, pour rebâtir l’équipe. On y était presque obligés. Il ne reste plus que quelques éléments qui ont accompli cette montée de D2 en D1. On a fait venir onze nouveaux joueurs.
Comment vous préparez-vous ?
Dans un premier temps, nous sommes partis dans le nord du pays en stage, à Hammam Bourguiba, près de la frontière avec l’Algérie. C’était vraiment idéal pour travailler avec plusieurs terrains gazonnés notamment. Nous n’étions pas seuls là-bas puisqu’il y avait quatre clubs, dont un Saoudien, le CS Sfaxien ainsi que deux clubs algériens, dont le CS Constantine que l’on a d’ailleurs joué (défaite 4-1).
Vous avez donc fait une partie de la préparation sans vos recrues ?
Oui… J’en avais quatre pour le premier stage. Les autres nous rejoignent depuis. On est entre temps repartis en stage à Sousse. Actuellement, je cherche à recruter un défenseur axial et un latéral droit pour compléter l’effectif.
Craignez-vous vos débuts en D1 ?
Le calendrier nous a offert l’Etoile du Sahel chez nous, c’est-à-dire le vice-champion 2019, pour la première journée ! Mais comme l’Etoile est engagée en Ligue des champions d’Afrique, le match est reporté. On ne débutera donc officiellement qu’à la 2e journée, ce qui nous laisse un peu plus de temps pour nous préparer avec nos recrues.
Au quotidien, comment travaillez-vous ?
Je suis aidé par des adjoints tunisiens, à la demande de mon président. Ce n’est pas évident pour ce club qui je le rappelle était en D4 en 2016 ! En quelque sorte, le président prend la « température » avec moi. Bon, on a un terrain synthétique, redouté par nos adversaires. La saison dernière, personne n’est venu s’y imposer. Sinon, j’ai un bureau que j’occupe au siège du club. Je ne me plains pas.
On sait que vous avez un joli réseau africain, vous qui êtes passé par l’Algérie et la Guinée précédemment. Avez-vous fait venir des joueurs ?
Nous avons deux Camerounais, dont un qui arrive des Etats-Unis, ainsi qu’un Togolais (Serge Seko, un milieu défensif qui vient du Cotonsport de Garoua, NB) au sein de l’effectif. Chebba compte également deux Libyens et deux Algériens.
Cela doit vous changer du Horoya Conakry !
C’est vrai ! J’avais dix-sept joueurs étrangers en Guinée, provenant d’une dizaine de pays. Ici, les Nord-africains ne sont pas considérés règlementairement comme des étrangers. En clair, on doit aligner 8 locaux dans le onze de départ, on a droit à trois étrangers plus deux nés après 1998.
Au départ de ce championnat tunisien 2019-20, vous êtes désormais le seul Français…
Oui puisque Roger Lemerre est reparti cet été de l’Etoile du Sahel où il a été remplacé par Faouzi Benzarti. L’Etoile du Sahel s’était d’ailleurs renseignée me concernant. Finalement, j’ai rejoint le Croissant Chebbien pour ce que je considère comme un beau challenge !
Qu’est-ce que ce serait pour vous, une saison réussie ? Le maintien ?
Mon président est très ambitieux, je l’ai déjà dit. Il aimerait que nous finissions entre la quatrième et la huitième places, c’est-à-dire dans la première moitié de tableau. »
Propos recueillis par @Samir Farasha