Depuis leur défaite lors du match de classement contre la Croatie en CDM à Doha en décembre 2022, on n’avait plus revu les Lions de l’Atlas.
Chacun était ensuite rentré dans son club et avait repris ses activités de son côté. Jusqu’à cette semaine internationale qui leur a permis de renouer avec la sélection.
Deux matchs étaient programmés pour leur rentrée. Et ils ne les ont pas loupés. D’abord à Tanger face à un Brésil de transition, privé de certains cadres et dans l’attente d’un nouveau sélectionneur.
A l’arrivée, un succès (2-1) dans le grand stade de Tanger devant 65 000 spectateurs, pour ce qui était le tout premier match de Hoalid Regragui à domicile en tant que sélectionneur, depuis sa nomination en août 2022.
Dès le tour d’honneur des joueurs, avant de débuter l’échauffement, le ton était donné. Une immense émotion collective parcourait l’enceinte au moment de saluer et d’accueillir les héros de Qatar 2022, avant de les porter 90 minutes durant face à la « Canarinha ».
Pour ce premier match, Regragui a fait confiance à une onze proche de celui aligné au Qatar, à une exception près. Seul Amallah au milieu était absent, remplacé par le jeune El-Khanouss.
Voici l’équipe alignée : Bounou – Hakimi, Aguerd, Saïss, Mazraoui – Amrabat, El-Khanouss, Ounahi -Ziyech, En-Nesyri, Boufal.
Bousculé dans la première demi-heure, le Maroc a pourtant ouvert la marque sur une action remarquable, terminée par une frappe en pivot victorieuse de Boufal (1-0, 29e). A deux reprises lors des minutes précédentes, le Brésil avait été à deux doigts de marquer, sur des sorties manquées de Bounou.
A la pause, les Lions de l’Atlas comptaient donc un petit but d’avance, avec un maximum de réussite. Dès le retour des vestiaires, le Brésil pressait son adversaire et obligeait Bounou à une grosse parade (48e).
Le Brésil finissait par égaliser sur une frappe de Casemiro que Bounou laissait filer sous son ventre (1-1, 67e).
Les entrées de Louza, Abde Ezze, Chedira et Sabiri redynamisaient le Maroc. Et sur une belle action collective, Sabiri reprenait le ballon qu’il logeait sous la transversale (2-1, 78e).
Assommé, le Brésil faisait le forcing pour égaliser mais le bloc marocain faisait front et parvenait à contenir son adversaire.
Après cinq minutes de temps additionnel, le Maroc pouvait fêter sa victoire historique, la première d’une nation arabe sur le Brésil.
Trois jours plus tard, le Maroc défiait à Madrid, au Civitas Metropolitano, l’antre de l’Atletico Madrid, le Pérou, 21e mondial.
Pour ce deuxième match, Regragui avait quelque peu modifié sa composition (trois changements) et surtout son système de jeu.
Voici le onze aligné : Bounou – Mazraoui, Aguerd, Saïss, Attiat Allah – El-Khanouss, Amrabat – Aboukhlal, Ziyech, Ezzalzouli – En-Nesyri.
Attiat ALlah était titularisé au poste de latéral gauche -comme lors de certains matchs au Qatar- et Mazraoui passait à droit en l’absence de Hakimi, blessé. Au milieu, Ziyech quittait son couloir droit pour occuper celui de meneur de jeu.
Dans les couloirs, Ezzalzouli alias Ezze était aligné à gauche à la place de Boufal, Aboukhlal à droite. En dépit de ces modifications, le Maroc n’est jamais parvenu à tromper le Pérou.
L’équipe a nettement péché dans le secteur offensif. Elle a souffert durant ce match très physique, avec beaucoup de duels.
Entré en jeu quelques instants plus tôt, Boufal a même été expulsé dans les dix dernières minutes, coupable d’un geste violent, tout comme le Péruvien Zambrano.
Le bilan marocain reste très positif : début d’une nouvelle série d’invincibilité (2 matchs), victoire sur le Brésil, un seul but encaissé en deux matchs.
Aucun nouveau joueur appelé n’a en revanche fêté de première sélection. Cela sera peut-être pour le mois de juin. Grâce à son succès sur le Brésil, le Maroc devrait rentrer dans le top 10 mondial. Le plus dur, on le sait, est de s’y maintenir.
Pendant cette semaine, le Maroc a aussi décroché sa qualification pour la prochaine CAN. Regragui nous l’a confirmé à Madrid, les Lions de l’Atlas iront en Côte d’Ivoire pour remporter le titre africain.
Pas moins. Il s’agira d’assumer cette position auto-proclamée de meilleure nation africaine. Un titre que le Sénégal revendique légitimement puisqu’il est, rappelons-le, vainqueur de la dernière CAN et du CHAN.
@Frank Simon, à Madrid et à Tanger