Le football est un jeu. C’est indéniablement le sport le plus populaire. Au delà de sa pratique par des millions de licenciés à travers la planète, tout un chacun- profane comme expert – s’autorise quotidiennement à apporter sa contribution quand il s’agit de parler de ballon rond. Pas un jour sans qu’un débat ne vienne provoquer un autre débat. Le tout amplifié par la multiplication des nouveaux canaux de communication que sont les réseaux sociaux. Nonobstant tout ce bourdonnement médiatique, nombreuses sont les études, très sérieuses, en sciences sociales qui fleurissent un peu partout dans le monde. Si la France accuse un certain retard dans ce domaine, les productions britannique, nord-américaine, allemande ou italienne sont légions. En publiant Sciences Sociales Football Club , les éditions De Boeck Supérieur réparent cette anomalie en offrant aux curieux de la « chose footballistique » la possibilité de découvrir ces recherches.Co-écrit par Bastien Drut et Richard Duhautbois, tous deux économistes et chercheurs, l’ouvrage compile les travaux de sociologues, d’économistes, de géographes, de psychologues….
Les deux auteurs mettent un point d’honneur à démontrer l’impact du football sur les sociétés dans lesquelles il est immergé et les inter-relations qui en découlent. Sait-on que la diversité culturelle permet à une équipe d’ obtenir de meilleurs résultats, ou que le football féminin a longtemps été interdit au Brésil (de 1941-1980) et en Angleterre (1921-1971) parce qu’il faisait de l’ombre aux hommes? Imagine t-on qu’un attaquant – à l’exception des phénomènes mondiaux que sont Messi, Ronaldo ou Zlatan Ibrahimovic – est plus efficace entre 22 et 25 ans, ou que l’apparence physique d’un joueur contribue à sa valeur et à sa popularité ? On apprend aussi au fil des pages que les footballeurs qui jouent des deux pieds sont mieux payés que les gauchers et droitiers, ou que la crise économique a davantage frappé la Grèce que les autres pays européens. Sans aller jusqu’à paraphraser Bill Shankly (ndlr, manager historique de Liverpool), qui considérait que le football était bien plus qu’une question de vie ou de mort, on mesure la place grandissante de ce simple jeu dans nos vies de tous les jours.
@Nasser Mabrouk