Quel est le point commun entre Sir Alex Ferguson et Diego Simeone? Les deux entraineurs sont des meneurs d’hommes exceptionnels auxquelles les éditions Talent Sport ont voulu rendre hommage en partageant leurs expériences de techniciens.
Dans son ouvrage sobrement intitulé « Mon autobiographie », l’Ecossais, qui a quitté la scène footballistique depuis 2013, revient sur sa longue carrière et notamment sur sa longévité sans pareille à la tête de Manchester United (1986-2013). A travers ses 1410 rencontres à la tête des Mancuniens, le natif de Glasgow nous livre une foultitude de conseils ou d’anecdotes très utiles pour apprenti coach, pour entraineur confirmé ou pour toute personne intéressée par le management de haut vol. Le succès du clan Ferguson se résume en une seule formule : « meilleurs après les difficultés ». Car il a fallu quatre années au manager britannique, et une suite de défis interminables comme il aime à le rappeler, pour gagner son premier titre (une coupe d’Angleterre) alors que la presse souhaitait sa tête.
Sous les ordres du natif de Govan se sont succédé une pléiade de stars qui ont fait lever les foules d’Old Trafford et d’ailleurs. Si la génération 1992 ( Beckham, Scholes, Giggs…), Cantona, Rooney ou Keane ont marqué le parcours du manager, c’est Cristiano Ronaldo qui s’est révélé être le joueur le plus doué qu’il ait eu à diriger. Sur le banc de touche, le technicien britannique a eu souvent maille à partir avec certains de ses collègues. Arsène Wenger puis José Mourinho ont été les rivaux les plus charismatiques que Ferguson a eu à affronter avant, pendant et après les matches. Pour réussir à durer et à créer l’institution qu’est devenue MU, l’homme aux treize couronnes de champion d’Angleterre aura dû donner sa confiance à ses protégés avant de recevoir la leur. Grâce à son autorité et à la relation de fidélité nouée avec ses joueurs, Sir Alex aura réalisé l’exploit de construire bien plus qu’une équipe de foot : un club.
Diego Simeone et un groupe qui lui ressemble
Si de son coté Diego Simeone ne peut pas se targuer d’avoir bâti une entité reconnue mondialement, l’Argentin peut en revanche se féliciter d’avoir réveillé l’Atletico Madrid. En lui donnant une véritable identité et en l’amenant au niveau des deux mastodontes que sont le FC Barcelone et le Real. Dans son ouvrage intitulé « Mes secrets de coach« , l’entraineur des Colchoneros explique comment il a su créer un esprit d ‘équipe pour redonner au club madrilène son lustre d’antan. Depuis son arrivée sur le banc, en décembre 2011, l’Argentin a ainsi remporté un championnat espagnol (2014) qui fuyait le club depuis dix-huit ans, une Europa Ligue (2012) et une Coupe du Roi (2013).Grâce à son autorité naturelle, le natif de Buenos Aires a su forger sur le terrain un groupe qui lui ressemble. Le secret de sa réussite réside dans un cocktail détonnant de travail, de respect, de sécurité, de conviction et d’ordre.
Pour l’ex-milieu de l’Atlético, les joueurs doivent croire en leur entraineur qui ne doit jamais en retour laisser entrevoir ses moindres doutes.Du directeur au magasinier, c’est toute une famille qui doit se sentir concerné par l’idée directrice du coach.Ainsi pour atteindre les objectifs fixés en interne, El Cholo (son surnom) ne s’est jamais départi de son crédo : avancer match après match avec passion et sincérité. Son amour de ses protégés le pousse toujours à magnifier leurs qualités et à les motiver même lorsqu’il s’agit d’une finale. Ainsi apprend-on que l’ex-international albiceleste, ce grand intuitif de nature, s’entretient-il individuellement avec ses joueurs, à partir de 23heures les veilles de rendez-vous importants, afin de leur transmettre ses sensations. Une unité de pensée et d’action qui doit ensuite se retrouver sur la pelouse pour espérer concrétiser les rêves de victoire. Plus le défi à relever est compliqué, plus le Sud-américain aime cette idée de devoir batailler pour emporter le challenge. Une source de motivation et un magnétisme qu’il a su transmettre à ses ouailles et qui commence déjà à porter ses fruits. En l’espace de quelques années seulement, Simeone a fait une irruption dans la catégorie des entraineurs qui comptent. Nul doute qu’avec une telle trajectoire, l’entraineur madrilène rejoindra son homologue écossais au Panthéon des coaches qui auront marqué l’histoire du ballon rond.
@Nasser Mabrouk