A l’heure ou l’équipe de Syrie fait la une des journaux spécialisés parce qu’elle va disputer une double confrontation face à l’Australie pour une place au Mondial 2018, Sanharib Malki, un ancien joueur professionnel qui a porté les couleurs – entre autres- de Lokeren et de l‘Union Saint-Gilloise a narré dans le détail la génèse de cette performance qu’il classe avant tout comme une expérience de de vie d’une richesse incroyable: » Certains nous voient comme le jouet de Bachar el-Assad, mais ça ne nous intéresse pas, a-t-il confié au micro de la radio télévision belge (RTBF), on veut réunir tous les gens, quelle que soit leur religion, leur origine ou leur culture. On voyage dans des conditions difficiles : les vols business class, on ne connaît pas, les hôtels 5 Etoiles non plus. On n’a pas de budget pour payer un cuisinier, donc les joueurs vont parfois manger n’importe où… comme au McDonald’s. Les primes, n’en parlons même pas : ce n’est pas grand-chose. Mais ce n’est pas pour l’argent qu’on joue. »
Et la préparation sportive de l’équipe est aussi compliquée : »On s’échauffe en courant autour de piscines. On s’entraîne sur des terrains en béton ou parsemés des nids de taupes. L’herbe n’est pas coupée, impossible de faire des passes à 5 mètres, des joueurs se sont déjà blessés comme ça. Mais bon, on vit toujours, hein : ce sont des expériences de vie. » Dans le même temps, si l’ancien international (29 sélections, 6 buts), aujourd’hui joueur de Kasimpasa en Turquie, relativise le niveau technique des Aigles de Damas, il explique en partie les clés de cette réussite : » Mais on compense avec notre organisation, notre esprit et notre combativité. Chrétien ou Musulman, on prie ensemble, on chante ensemble dans le bus. On se bat l’un pour l’autre, on est porté par l’image de tous ces gens au pays qui souffrent et vivent dans l’angoisse. On veut leur rendre le bonheur et l’espoir. » A noter que l’Irak, autre pays encore en guerre, il y a trois ans, dans des conditions à peine moins désastreuses, avait réussi à qualifier son équipe nationale aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro.
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