Au moment de signer au profit d’Al Duhail dans le championnat de la Qatar Stars League en provenance de la Juventus Turin, Le défenseur axial marocain Mehdi Benatia avait encaissé une salve impressionnante de messages négatifs émanant principalement de son pays. On lui reprochait d’avoir fait un choix autre que sportif tout en lui prédisant une fin de l’histoire avec les Lions de l’Atlas notamment. L’ancien du Bayern Munich n’avait pas réagi à chaud ou alors très peu.
Alors que le sélectionneur vient de lui renouveler sa confiance en l’intégrant au groupe qui a affronté le Malawi (0-0) en Coupe d’Afrique des nations et l’Argentine (0-1) en amical, le natif de Paris a sans doute jugé le moment venu de dire ses quatre vérités. Et de relever l’incohérence et l’ingratitude de ses détracteurs: « Il y en a beaucoup qui m’envoient des messages du style, ‘aujourd’hui tu es au Qatar, on n’a plus besoin de toi, pas besoin de venir en sélection, a-t-il confié dur micro de BeINSport, les gens qui m’écrivent cela, ce sont les mêmes qui étaient en train de m’applaudir quand j’ai joué blessé contre la Côte d’Ivoire (2-0). J’avais fait mon match défensivement avec en plus la chance de marquer le deuxième but. Ce sont les mêmes personnes qui t’ont dit merci, qui aujourd’hui te crachent dessus parce que tu as fait un choix qui ne leur plaît pas. Mais que veux-tu que je te dise ? Pas de soucis, parle avec le coach ! ».
L’homme aux 61 sélections estime ne devoir rendre de comptes à personne. En ce qui concerne sa place chez les Lions de l’Atlas, il rappelle que ses seuls juges de pays sont le sélectionneur et la fédération: » Si le coach Hervé Renard me dit ‘Mehdi, j’estime que tu n’es plus apte à représenter le Maroc’, il n’y a pas de soucis. Je prends quand même mon billet pour l’Egypte pour supporter mon pays. Si des joueurs sont plus performants que moi, et bien il n’y a pas de problème. Je peux être leader et capitaine, mais je peux aussi être sur le banc en train de donner des conseils. Ce sont les coachs et la Fédération qui décident ». Voilà qui est dit. Mehdi n’ayant pas l’habitude de s’épancher dans les pages des journaux – ses interviews sont tellement rares – on pourrait presque avancer que c’est son dernier mot.
@Cheikh Mabele