Le technicien bosnien a été nommé jeudi pour quatre ans à la tête des Lions de l’Atlas. Avec des objectifs élevés et très précis. L’après-Renard a déjà commencé.
Une conférence de presse -sans reporters, dans un premier temps- retransmise en direct sur la plateforme Youtube. Fouzi Lekjaa, le patron de la FRMF, pour l’animer aux côtés de Saïd Naciri, le président du WAC et de la ligue marocaine. Et un invité unique, au visage impassible : Vahid Halilhodzic. Le nouvel homme fort des Lions de l’Atlas, qui succède à Hervé Renard.
Ce qui n’était plus qu’un secret de polichinelle depuis quelque temps a donc été validé jeudi à Rabat. Laurent Blanc, dont les demandes salariales auraient été jugées exorbitantes, a été prié d’aller voir ailleurs. Halilhodzic, lui, était dans les tuyaux depuis de nombreux mois. En palabres avec son club de Nantes depuis le début de l’été, il était la priorité d’une instance faîtière marocaine qui n’ignorait plus les intentions de départ d’Hervé Renard. Des velléités exprimées, déjà, au lendemain de la coupe du monde en Russie.
Après le départ fracassant de Halilhodzic de Nantes, il restait encore à trouver un accord et finaliser le contrat. Ce qui a été fait après de longues heures de discussions. Ainsi donc, 22 ans après sa prise de fonction au Raja, « coach Vahid » est de retour dans le royaume chérifien, où il a laissé l’image d’un homme travailleur. Auréolé de la conquête de la 1re édition de la Ligue des champions d’Afrique (1997) avec le Raja.
D’emblée, Fouzi Lekjaa a rappelé quelques éléments impératifs figurant parmi les clauses : l’obligation de résider sur place, l’obligation de travailler au Centre National (CNF) où il aura son bureau, le rejet de toute intermédiation autre qu’avec le Président de la FRMF.
Vahid : » Un challenge énorme pour moi «
Les objectifs fixés à Halilhodzic demeurent élevés : une présence en demie lors de la prochaine CAN (2021) au Cameroun ; une qualification pour la Coupe du monde 2022 ; la victoire à la CAN 2023. Tout échec est synonyme de fin de mission, et ce dès 2021…
Après avoir pris la pause devant des dizaines de photographes, un maillot de la sélection à son nom en main, Halilhodzic a chaleureusement embrassé Lekjaa. Puis il s’est livré devant quelques médias revenus dans la salle après en avoir été écarté dans un premier temps. Voici ce qu’il ressort des impressions du nouveau sélectionneur des Lions de l’Atlas. « C’est une grande responsabilité et un grand honneur pour un entraîneur d’être ici. Les objectifs sont très hauts, et c’est normal. Le football marocain mérite sa place parmi les meilleurs d’Afrique. La Coupe du monde est un objectif premier pour moi. C’est la quatrième fois que je le tenterai avec une sélection », rappelle celui qui a notamment conduit l’Algérie en huitièmes de finale au Brésil en 2014. « Quant à la CAN, je sais que tout le monde est frustré, déçu de la dernière participation. Je connais cette situation. On va changer les choses, les améliorer. Pour moi, revenir ici, c’est comme un retour aux sources. J’ai passé presque un an ici en 1997. Et j’ai gardé pendant plus de vingt ans mes amis. Je n’ai jamais oublié mon passage au Maroc ! »
Halilhodzic est ensuite rentré dans le vif du sujet : « C’est un challenge énorme pour moi. Qui commence dès demain puisqu’il faut donner très vite une liste de pré-convoqués. Qui va travailler dans le staff ? Je ne sais pas encore, mais il faudra qu’il soit très performant par rapport aux objectifs définis. Je suis impatient. Ce sont les petits détails qui feront la différence. On va souffrir ensemble pour y arriver. Moi, je suis malade quand je perds » Interrogé sur la question des salaires, le Bosnien a répondu que « si c’était pour l’argent, je ne serais pas venu là du tout ! » et qu’il avait concédé de gros efforts par rapport à son dernier poste et à ce qu’il aurait pu demander ailleurs.
Engagé dans le groupe E des éliminatoires de la CAN 2021, Halilhodzic débutera en novembre face à la Mauritanie. Il affrontera également la Centrafrique et le Burundi, courant 2020. On sait déjà qu’il ne sera pas assisté par Mustapha Hadji et Patrice Beaumelle, les anciens adjoints de Renard. Ces deux derniers ont été « rétrogradés » -selon l’expression utilisée par certains médias marocains- en équipe nationale olympique (U23) qu’ils auront la tâche de qualifier pour Tokyo 2020. Le Maroc U23 a été repêché après la disqualification de la RD Congo.
@Samir Farasha