Après les incidents qui ont émaillé le match Raja Casablanca- Rif El Hoceima qui ont fait trois morts et plus de cinquante blessés, des voix s’élèvent au Maroc pour critique la vaine stratégie adoptée par les pouvoirs publics pour lutter contre le hooliganisme qui gangrène le football. C’est le cas d’Abderrahim Rharib, un spécialiste de la gouvernance sportive : «Le Plan national de lutte contre la violence dans les stades dévoilé le 2 février n’a rien d’une stratégie. Il s’agit plutôt d’une réaction à un phénomène qui gangrène le football national,a-t-il déploré dans les colonnes du quotidien chérifien Le Marin, preuve en est la composition de la commission qui a travaillé sur ce plan et qui ne comprend ni les représentants de supporters, ni les chercheurs dans le domaine, ni les sociologues… Comment voulez-vous combattre la violence dans les stades sans les représentants des supporters et sans les spécialistes du domaine ? Pour moi, cette politique c’est du bricolage et rien d’autre”. Pour le chercheur universitaire, résoudre le problème du hooliganisme n’est possible que si les autorités se donnent les moyens d’apprendre à connaître les motivations de groupes ultras, font ce qu’il faut pour améliorer les conditions d’accueil dans les stades, éradiquent la corruption qui mine les alentours des stades et investissent dans la multiplication des infrastructures culturelles et sportives dans les quartiers où vivent ces jeunes. Plus qu’une réaction, le professeur Rharib préconise une action multiforme et au long cours dans la société marocaine.
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