Après avoir reçu le prix du Lion Belge (meilleur joueur arabe de Jupiler Ligue ) en 2015 et 2018, Mehdi Carcela a de nouveau été désigné lauréat de l’édition 2019. Le Belgo-marocain qui pourrait poursuivre son aventure avec le Standard de Liège espère disputer, avec le Maroc, le CAN en juin prochain en Egypte.
Vous êtes très apprécié par la communauté marocaine de Belgique. Quel message le lauréat peut il leur délivrer?
Cela fait toujours plaisir de remporter ce prix. Il n’y a pas de mots. Je les remercie de me soutenir autant. Quand cela vient du sang, c’est toujours un grand plus. C’est une fierté de recevoir ce prix et de représenter les Lions de l’Atlas et tous les Marocains de Belgique.
Que signifie la présence de votre père qui est toujours à vos cotés?
C’est grâce à lui que je suis là. Je viens d’en bas. Je n’ai pas eu d’enfance difficile. J’ai toujours eu ce que je voulais mais nous n’étions pas riches non plus. Mon père a fait beaucoup de sacrifices pour que j’en arrive là où je suis. Tout le mérite lui en revient.
Que conseilleriez vous à un jeune pour devenir professionnel?
C’est beaucoup de sacrifices. Aujourd’hui, la jeune génération aime bien sortir en discothèque et s’amuser. Il faut oublier cela.
Avez vous des rêves non encore réalisés?
J’aimerais faire le tour du monde.Dans le football, je rêve de continuer dans ma carrière. Je suis déjà passé par beaucoup de bons clubs. Je veux continuer sur ma lancée et avoir la santé, incha ALLAH.
L’idée d’évoluer dans des grands clubs comme Barcelone ou Liverpool a-t-elle déjà traversé votre esprit?
Ce serait un rêve. Mais le foot est tel qu’il est.Je ne sais pas ce que le destin me cache pour le futur.
Qu’est ce qui vous manque pour atteindre cet objectif?
Il ne me manque rien si ce n’est la signature (rires). Je pense que je peux jouer un peu partout. Cela dépend de beaucoup de paramètres.On verra plus tard.
La saison du Standard a été plus compliquée que celle de l’an passée. Comment l’expliquez vous?
Cette année a été difficile. On a changé de coach. C’est toujours compliqué d’intégrer un nouveau système de jeu. On a eu des hauts et des bas. Au regard de notre position au classement, c’est peut être une année de transition. On va essayer d’être dans les trois premiers et faire mieux l’an prochain.
Des rumeurs courent sur un changement de club de votre part. Qu’en est il?
Non. Cela a été rapporté dans les journaux. Je suis avec les Rouches actuellement. Il me reste deux ans de contrat. L’idée, c’est de continuer avec le Standard de Liège qui est mon club. Cela va cependant très vite dans le football.
Avez vous reçu des propositions concrètes?
Oui. C’est le jeu du mercato. Quand on est performant, on reçoit beaucoup d’offres.
Si on écrit aujourd’hui que vous restez avec les Rouches l’an prochain, il n’y a pas d’erreur.
Pour le moment, il n’y a pas d’erreur.
Vous n’avez pas été appelé par Hervé Renard cette année. Pouvez vous nous éclairer?
Il n’y a rien entre nous. L’année précédente, je n’avais déjà pas participé aux matchs amicaux. Et pourtant, j’ai été appelé pour faire la Coupe du monde. Il essaie beaucoup de joueurs et c’est à lui ensuite de faire ses choix.
Le tirage au sort du CAN a eu lieu récemment. Que pensez vous du groupe dont à hérité le Maroc?
On a décroché le plus chaud des groupes. Nous avons besoin de tomber sur les favoris pour faire de gros matches. C ‘est un bon tirage avec de bons matches de football à jouer. Nous allons affronter de grands joueurs.
Pas trop lassant de toujours retrouver la Cote d’Ivoire sur son chemin?
Non. Ce sont de belles oppositions. On devient un peu amis avec le temps.
Vous avez en plus le don de les battre souvent
Oui, pour le moment. J’espère incha ALLAH que cela va rester comme cela.
Quels seront les objectifs des Lions de l’Atlas dans cette compétition?
Ce sera d’aller le plus loin possible. Après la Coupe du monde qu’on a réalisée, on est maintenant attendus. Ce serait un grand pas de ramener le trophée au pays.
Le Maroc est annoncé comme un potentiel vainqueur. Comment portez vous sur vos épaules ce statut de favori?
C’est un statut difficile à porter.On ne va pas écouter ce qui se passe autour de nous. On ne se met pas trop se mettre de pression pour pouvoir faire un bon CAN. On a une équipe qui veut faire de grandes choses. On a beaucoup de bons et nouveaux joueurs. Il y a des éléments expérimentés et des jeunes. Il faut de tout. On a cela au Maroc.
Historiquement quand la compétition est organisée en Afrique du Nord, le vainqueur est un pays arabe. Quels sont les autres pays que vous voyez tirer leur épingle du jeu?
L’Egypte comme la Tunisie ou l’Algérie sont de bonnes équipes. Cela va être chaud mais on a une bonne équipe pour faire de grandes choses. On y croit.On fera tout notre possible.
Espérez vous être appelé pour le prochain CAN?
On verra. Je fais tout pour y être. Cela me fera toujours plaisir d’être avec les Lions de l’Atlas.
On dit que l’avenir d’Hervé Renard est suspendu aux résultats en Egypte. Pensez vous qu’il restera à l’issue de la compétition?
On va d’abord faire le CAN. Ensuite, c’est au sélectionneur de décider ce qu’il fera. On espère lui faciliter la tâche pour qu’il reste avec nous.
Propos recueillis par Nasser Mabrouk