Le Mondial dans le rétro
Après avoir boycotté la Coupe du monde 1966 en Angleterre pour protester contre la proposition de la FIFA de partager une seule place avec l’Asie, l’Afrique fait enfin son entrée dans la compétition sous la bannière du Maroc.
Sortis vainqueurs de joutes éliminatoire marathon (12 matches joués), les Lions de l’Atlas rejoignent un plateau royal où l’Angleterre s’apprête à défendre son titre un peu décrié face à des adversaires déchaînés, à l’image de l’Allemagne, de l’Italie et surtout d’une sélection brésilienne menée par le génial Pelé. Les coéquipiers de l’excellent milieu Driss Bamous ne sont pas gâtés par le sort.
Dans le groupe A, basé à Léon, à 600 km de Mexico, ils doivent affronter l’Allemagne, finaliste en 1966, la Bulgarie, une valeur sûre du football européen et le Pérou, une sélection sud-américaine fantasque où brille un certain Teofilo Cubillas.Les Marocains n’ont pas le temps de gamberger.Ils attaquant leur premier match avec l’insouciance de ceux qui n’ont rien à perdre. Les Allemands, dont c’est la première confrontation avec une équipe africaine, se prennent les pieds dans le tapis et sont menés au score dès le début du match. Houmane Jarir bat l’immense Sepp Maier et met son équipe sur les bons rails. À partir de là, les Allemands vont souffrir. Incapables de prendre la mesure d’une formation chérifienne très technique, solide physiquement et bien organisée sur le terrain, ils doivent attendre l’heure de jeu pour revenir dans le match et les dernières minutes pour forcer la décision grâce au buteur de service, le râblé et roublard Gerd Muller. Le ouf de soulagement de la délégation allemande n’est pas feint. Elle est consciente d’avoir frôlé la correctionnelle.
Trente-six ans après la petite pige égyptienne, le Maroc a marqué les esprits. Hélas, sans doute déstabilisés par leur propre exploit, les hommes du Yougoslave Vidinic vont passer au travers face au Pérou. Ce fut un match étrange. Après avoir fait jeu égal avec les Sud-américains pendant plus d’une heure, le Maroc s’effondre en dix minutes. Un but de Teophilo Challe et un doublé de Cubillas suffisent à briser la volonté et les espoirs des représentants africains. Un vrai coup de massue dont les coéquipiers de Bamous vont se relever tout de même. Face à la Bulgarie qui jouait encore une place en quarts de finale, les Lions de l’Atlas disputent un match sérieux avec une réelle envie de l’emporter. Après l’ouverture du score par Zhechev, ils surent rester concentrés avant de revenir au score grâce à Ghazouani. Le Maroc est éliminé avec les honneurs et l’Afrique a marqué le es premiers points de l’Afrique et du monde arabe dans ce qui fut sans doute l’une des plus belles éditions de l’histoire de la Coupe du monde.
@Fayçal Chehat
Groupe A – Les matches
Maroc 1 Allemagne 1 ; Maroc 0 Pérou 3 ; Maroc 1 Bulgarie 1
Le groupe
Gardiens : Allal Ben Kassou, Mohamed Hazzaz, Abdellah Ouriaghli
Défenseurs : Abdellah Lamrani, Boujemaa Benkhrif, Driss Kanoussi, Kassem Slimani, Jilali Fadili, Abdellader El Khyati
Milieux : Mohamed Maaroufi ; Ghandi Said, Driss Bamous, Mohamed El Filali, Hadi Dahane, Mustapah Choukri,
Attaquants : Ahmed Faras, Mahjoub Ghazouani, Houmane Jarir, Ahmed Alaoui
Entraîneur : Blagoja Vidinic
Le joueur
Ahmed Faras
Même s’il n’a pas disputé tous les matche, ce pur gaucher était en pleine ascension lors du Mondial mexicain. Cette compétition contribua à doper sa carrière et lui permit de signer un long bail avec la sélection. Champion d’Afrique en 1976, il a inscrit 42 buts avec les Lions de l’Atlas. Sollicité par des clubs européens et par les ténors marocains, il demeura essentiellement le joueur d’un seul club, le Chabab de Mohamedia.