Le 11 Juin 2020 marque le dixième anniversaire de l’organisation du Mondial de football en Afrique du Sud. Une première pour le pays cher à Nelson Mandela et pour le continent noir qui a du attendre 80 ans pour avoir le droit de recevoir les représentants de la planète football. Quel bilan et quel héritage a pu tirer de cet événement la grande nation « Arc en Ciel « ? Dans une long entretien accordé à l’agence de presse anglaise Reuters, Danny Jordaan détaille ce bilan. Morceaux choisis.
Victoire sur l’Afro-pessimisme: » Nous avons changé la perception négative du pays et le tourisme a été un grand gagnant depuis. Il y avait le sentiment que l’Afrique n’avait pas la capacité et qu’on ne pouvait pas lui faire confiance. Nous étions tellement sous pression pour faire face à la négativité du monde, mais après la Coupe du monde, nous avons vu une grande partie de cet afro-pessimisme disparaitre ». Un argent bien dépensé: «Il n’y a jamais eu d’argent soustrait du budget des prestation et des services essentiels à la société. L’argent qui a financé la Coupe du monde ( elle a coûté 3 milliards de dollars) avait été destiné à de nouvelles infrastructures. Les aéroports, les routes et les stades construits pour le tournoi se sont révélés une aubaine majeure, non seulement pour le sport sud-africain mais aussi pour son économie, notamment le tourisme. Le tourisme en Afrique du Sud a augmenté régulièrement depuis pour atteindre 10,2 millions l’année dernière, et contribue à près de 10% du PIB de l’économie du pays ».
Retombées positives sur l’ABSA Premiership : » Les nouveaux stades et l’amélioration des conditions de la pratique du football ont également amélioré le standing de la ligue nationale, qui à à son tour a signé un contrat de droits TV à hauteur de 277 millions de dollars US pour cinq ans en 2013. La Premier League a fait des progrès incroyables pour devenir une meilleure ligue et est certainement la meilleure en Afrique ».
Les Bafana Bafana en panne : » En ce qui concerne l’équipe nationale, nous venons de reculer complètement.L’Afrique du Sud a notamment pris du retard au cours de la décennie écoulée depuis le tournoi en restant en dehors de la cinquantième place du classement de la FIFA et en ne se qualifiant pas pour les deux dernières Coupes du monde. » En effet, les Bafana Bafana ne font plus recette, même lorsqu’ils évoluent à domicile avec une assistance qui dépasse rarement les 10 000 personnes.
Le football africain a stagné : » Le fait qu’aucun pays africain n’ait dépassé le premier tour lors de la dernière Coupe du monde en Russie est une grande inquiétude ».
Il faut rappeler que Danny Jordaan, l’homme qui a porté à bras le corps le dossier de la candidature de l’Afrique du Sud à l’organisation du Mondial 2010 est désormais le tout puissant patron de la Fédération sud-africaine de football (SAFA).Mais il est sans doute moins puissant que le milliardaire Irvin Khoza qui dirige l’ABSA Premier Ship. Au final, Jordaan dresse un bilan globalement positif de l’aventure 2010.
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