Menée 2-0 à vingt minutes de la fin, l’Algérie a arraché le nul (2-2) en Tanzanie. Une heure plus tard, l’Egypte coulait logiquement au Tchad (1-0). Pour l’un comme pour l’autre, la qualification reste à valider ce mardi à la maison, respectivement à Blida et à Borg–El-Arab.
TANZANIE – ALGERIE 2-2
Amorphe, terne, peu concernée, voire désorganisée. Telle est apparue « El-Khadra » samedi après-midi à Dar-es-Salaam, au bord de l’Océan Indien, pour son entrée en lice dans les éliminatoires du Mondial 2018. Privés de Feghouli, Soudani et Brahimi, les coéquipiers du capitaine Carl Medjani sont apparus très rapidement en difficulté, face au football rapide et posé de Taïfa Stars décomplexés et joueurs. Là où on attendait Belfodil, Mahrez et Slimani, on a surtout su le binôme du TP Mazembe Ulimwengu – Samatta, vainqueur dimanche dernier de la Ligue des champions d’Afrique aux dépens de l’USM Alger. Clairement plus inspirés et très mobiles, les deux attaquants s’en sont donné à cœur joie, tourmentant qui un Aïssa Mandi peu concerné ou encore un Faouzi Ghoulam loin de sa meilleure forme.
Dès la 21e, Samatta plaçait une superbe frappe de 25 m sur la transversale de M’Bolhi. Dix minutes plus tard, il cafouillait une nouvelle balle de but. A la 39e, il venait buter sur M’Bolhi qui gagnait son duel au pied. A force de subir les attaques placées de la Tanzanie, il était écrit que l’Algérie finirait par céder. Ce qui arriva sur un centre de la gauche de Yahya Abbas, repris de la tête par Elias Maguri, l’actuel meilleur gâchette du championnat local avec Stand Utd (1-0, 43e). Dépassés, incapables de réagir, les Fennecs regagnaient les vestiaires avec un but de retard… seulement. En seconde période, la Tanzanie ne desserrait pas l’étreinte, confortée par ses tentatives de la première période. Et Samatta, au milieu de la défense, se jouait d’un bien pâle Mandi, avant d’ajuster M’Bolhi (2-0). Cinq minutes plus tard, Samatta, sur passe d’Ulimwengu, ratait le but du KO. Il ne le savait pas encore, mais il allait longtemps regretté ce ballon sauvé par Zeffane.
A vingt minutes de la fin, le scénario ne militait pas vraiment pour un come-back des Algériens. C’est pourtant ce qu’ils se sont offert. Un sursaut d’orgueil qui, s’il ne s’est pas accompagné d’un effort de construction dans le jeu, s’est matérialisé par un premier but. Slimani, dont la copie était bien médiocre jusqu’alors, était à la réception d’un centre de Mesloub – pas mal, lui – et devançait de volée le gardien de but Mustafa (2-1, 71e). Un but qui sonnait comme le réveil tant attendu. nLa Tanzanie tentait de nouveau de breaker, mais M’Bolhi, auteur d’un match solide, venait cueillir dans la niche une tentative de Samatta (75e). Dans la minute qui suivait, Mahrez – monsieur passes décisives chez les Fennecs- offrait un ballon en profondeur pour Slimani. Ce dernier, d’un joli coup de reins, effaçait la sortie du gardien Mustafa et marquait de côté dans le but vide (2-2). L’Algérie, sans être géniale, se remettait enfin à niveau.
Côté tanzanien, ce retour au score ne pouvait passer sans réaction. Le latéral droit Kapombe expédiait un centre parfait pour la tête d’Ulimwengu qui, à bout portant, ratait le cadre. La fin de match voyait l’Algérie conforter son match nul sans nécessairement chercher à faire le hold up avec un troisième but. La Tanzanie et Samatta pouvaient regretter les occasions manquées, au cours d’un match de qualité. Le retour ce mardi au stade Tchaker de Blida, s’il pourrait être le dernier de l’ère Christian Gourcuff, à en croire notamment les médias français, devrait permettre à la « Verte » de se réhabiliter dans son antre favori. Et valider son passage en poule.
TCHAD – EGYPTE 1-0
Deux mois après leur démonstration 5-1 à N’Djamena, en éliminatoires de la CAN 2017, les Pharaons d’Egypte étaient de retour dans la capitale tchadienne. Entre temps, les Sao ont changé de sélectionneur puisque le Français Emmanuel Tregoat, en fin de contrat, n’a pas été prolongé. Et qu’en attendant l’arrivée d’un nouveau technicien (un appel d’offre a été officiellement lancé), la Fédération a chargé le local Modou Kouta de diriger la sélection. Prudents et très concentrés, les Sao tchadiens ont réalisé une première période solide et encourageante. Leur gardien de but Gérard Diara a même gagné quelques duels face à Kahraba ou Bassem Morsi peu inspirés. Décevants, les Pharaons –privés de leur leader offensif Mohamed Salah (AS Roma) blessé – se sont souvent contentés d’approcher la surface de réparation adverse sans mettre réellement leurs adversaires en danger. Du coup, les Sao ont pris confiance. L’Egypte, elle, ronronnait sans vraiment justifier sa supériorité technique et tactique.
A 0-0 à la pause, les choses paraissaient très bien engagées pour des Tchadiens qui n’en demandaient pas tant. Mais qui sont revenus avec la ferme envie d’aller marquer un but à El Shenawy, peu testé jusqu’alors.A la 54e, le premier tournant du match se produisit à la suite d’un choc entre Diara le gardien et Morsi. Touché au genou, Diara était remplacé par Mbairamadji Dillah. La petite coupure dans le jeu, due aux soins prodigués à Diara puis à sa sortie, profita aux Tchadiens. L’Egypte, sans véritable plan de bataille, perdait ballon sur ballon au milieu et sur un contre bien négocié côté droit, un centre trouvait la tête du capitaine Ezechiel Ndouassel. A bout portant, le puissant attaquant trompait Shenawy, resté sans réaction (1-0, 74e). Une juste récompense pour ces Sao ambitieux et très bien regroupés. Touchée au moral, l’Egypte mettait quelques minutes à se réorganiser. Et à reprendre ses attaques. A la 86e, le gardien remplaçant Dillah balayait Morsi dans la surface, sur une sortie très kamikaze, mais l’arbitre nigérian ne bronchait pas. Deux minutes plus tard, Casimir Ninga, la recrue tchadienne de Montpellier (L1 FRA) obligeait El-Shenawy à se coucher sur une frappe tendue au ras du poteau. Le Tchad poussait, l’Egypte subissait.
Dans le temps additionnel (+5 min), l’Egypte tentait d’aller chercher l’égalisation, comme sur cette tête à bout portant, consécutive à un coup franc de Sabri Rahil, et qui obligeait Dillah à s’y reprendre à deux fois. Dame victoire avait choisi son camp, celui de ce Tchad décomplexé. Et victorieux (1-0). Pas sûr que cela soit suffisant en vue du match retour ce mardi à Borg el-Arab, dans les environs d’Alexandrie, même si les Pharaons sont apparus brouillons et peu efficaces dans le dernier geste. Il faudra corriger pour espérer franchir cet obstacle.
@ Samir Farasha