Agé de 31 ans, le défenseur axial de la Juventus Turin, Mehdi Benatia, a réalisé une excellente saison avec son club et a plus faim que jamais. Une faim exacerbée par l’approche de la Coupe du monde à laquelle il va participer pour la première fois. Et ce moment, il est hors de question de le rater. Plus encore, le natif de Courcouronnes dans l’Essonne y va avec une grosse ambition : »Quand on fait une compétition, on a envie d’aller au bout! ‘Le plus important, c’est de participer’ etc, je n’y crois pas trop, a-t-il tranché alors qu’il était l’invité de l’émission Team Duga de RMC, on est là pour rêver. Depuis la qualification, le peuple est dans un rêve éveillé. On attendait ça depuis 20 ans. Il ne faut pas se mettre de limites et y aller, jouer notre jeu avec nos qualités en étant convaincu qu’on est capable de mettre quelques équipes en difficulté. Bien sûr, il faut être très humble car on a un groupe très difficile. Le premier match contre l’Iran sera déterminant ».
Cette ambition n’est pas adossé à de l’irréalisme ou a de la suffisance, le capitaine des Lions de l’Atlas est conscient des forces en présence: « Il y a deux grosses équipes, et, assure-t’il, le Portugal et surtout l’Espagne sont plus que favoris. On ne connaît pas beaucoup l’Iran, mais ils ne sont pas là par hasard. Il va falloir vraiment les respecter. Si tu perds le premier match, tu peux déjà préparer la valise. Il faut absolument le gagner. Je pense que l’Iran pensera la même chose ».
Mehdi Benatia ne pouvait pas ne pas être interrogé sur le sélectionneur Hervé Renard. Et la réponse fuse. Sincère. Respectueuse. Voire admirative. « Coacher en Afrique, c’est très difficile. Mais au Maghreb, encore plus! Holala, coacher des joueurs Maghrebins, je pense que c’est ce qu’il y a de plus difficile! Il réussi à instaurer une certaine rigueur. Dès le début, il a insisté sur la discipline, l’état d’esprit, la façon de défendre, les horaires, le comportement que l’on doit avoir en dehors du terrain. C’est quelqu’un avec qui tu peux aller à la guerre. Quand tu joues avec lui, t’as envie de tout casser. Il est capable de transcender une équipe ». Hommage pour hommage, voilà ce que disait le technicien français à propos de son capitaine lorsque ce dernier avait annoncé en juillet 2017 une semi-retraite internationale : » Mais moi je n’ai jamais eu un seul problème avec Mehdi. C’est une personne que j’apprécie beaucoup. Je vais le redire et j’insiste parce que vous savez que je suis quelqu’un d’un peu têtu, je trouve qu’on ne lui fait pas de cadeau dans ce pays et que vous ne le respectez pas la hauteur de sa carrière. Donc moi je serai là pour le protéger que ça plaise ou ça déplaise ! » Avec deux grands capitaines, l’un sur la pelouse et l’autre derrière la ligne de touche, les Lions de l’Atlas sont « condamnés » à la haute performance.
@Cheikh Mabele