Eliminées après deux matches, l’Arabie Saoudite et l’Egypte disputent tout à l’heure leur baisser de rideau en Russie. L’occasion, on l’espère, d’offrir une prestation de qualité et pourquoi pas, de faire entrer Essam El-Hadary (45 ans) dans la légende de la Coupe du monde.
Bienvenue à Volgograd, cimetière des derniers espoirs d’un football arabe totalement déconfit en Russie, mais nous aurons l’occasion d’y revenir lors d’un prochain bilan des quatre pays engagés dans ce Mondial 2018.
C’est donc un « Arabico » un peu particulier, un peu triste aussi, que celui de tout à l’heure puisqu’il opposera deux formations éliminées et sans autre espoir que d’essayer de redorer leur blason par une victoire. Un blason très écorné pour les Pharaons d’Egypte, à peine atténué par le fait que Mohamed Salah n’était pas du premier revers contre l’Uruguay (0-1). Ce résultat a entamé très largement les chances des vice-champions d’Afrique.
Leur première mi-temps solide contre la Russie a été totalement annihilée en l’espace d’un quart d’heure en seconde. Et malgré la présence de Salah rappelé dans le onze initial alors qu’il n’est pas totalement rétabli de sa blessure à l’épaule gauche, l’Egypte s’est effondrée (3-1) sans jamais paraître en mesure de bloquer les vagues russes.
Il lui reste donc à sortir « par la grande porte ». Depuis le tirage au sort, on pensait que ce match contre l’Arabie Saoudite pourrait être celui qui validerait la qualification. On n’avait pas vu venir la blessure de Salah ni la « Berezina » collective contre la Russie, un adversaire qui paraissait très largement à sa portée un mois en arrière…
Depuis, Hector Cuper n’en finit plus d’être critiqué. Il n’a jamais imaginé un plan B pour son équipe, et l’opinion publique ne digère pas la défaite contre la Russie. Alors, quels Pharaons contre les Saoudiens ? Laissera-t-il El-Shenawy, son gardien titulaire en Russie, sur le banc pour offrir à Essam El-Hadary une sortie mondiale (et un record) à 45 ans ?
On l’espère. Essaiera-t-il de mettre en place une formation joueuses et ambitieuse offensivement, capable de marquer plusieurs buts ? Nous l’appelons de nos vœux.
L’avenir des deux sélections en questions
De son côté, l’Arabie Saoudite du coach Pizzi a offert deux visages distincts en Russie. Celui d’une victime, amorphe et sans jambes, contre la Russie lors du match d’ouverture (0-5). Ridiculisée, elle a retrouvé des couleurs et du jeu contre l’Uruguay (défaite 1-0) et on souhaite qu’elle affiche cette même détermination à l’occasion de cet « Arabico » qui, on le sait, ne passionnera pas grand monde. Les Saoudiens doivent à leur public une revanche, un sursaut collectif et ce « sommet » entre puissances du football arabe leur en offrent la parfaite occasion.
Ce baisser de rideau sera aussi celui de Mohamed Salah, meilleur africain et meilleur Arabe en 2017, meilleur joueur et meilleure gâchette de la Premier League 2018 mais diminué depuis fin mai et la finale de la Ligue des champions. Que se serait-il passé s’il n’avait pas été victime de ce mauvais geste de Sergio Ramos ? L’Egypte en aurait-elle été plus conquérante ? Pas sûr. C’est évidemment une immense tristesse que de voir le Pharaon de Liverpool quitter la Russie dans quelques heures. Il aurait pu en profiter pour marquer quelques points supplémentaires en vue du Ballon d’Or 2018.
Avant la Coupe du monde, il était déjà considéré potentiellement parmi les prétendants au podium, mais la finale de LDC à Kiev a tout ruiné. On retiendra son match courageux mais limité contre la Russie, ponctué d’un penalty transformé. On souhaite aussi qu’il éclabousse ce match contre l’Arabie saoudite de son talent.
Demain c’est sûr, l’Egypte et l’Arabie saoudite devront se pencher sur ce qui n’a pas fonctionné en Russie et comment y remédier. Conserver ou pas les techniciens en place, renouveler ou pas les groupes présents en Coupe du monde. Imaginer un avenir international avec pour chacune de ces équipes une phase finale de compétition ces prochains mois : la Coupe d’Asie des nations aux Emirats pour les Saoudiens (janvier 2019) et la phase finale de la CAN au Cameroun (juin 2019) pour l’Egypte. A condition, c’est un préalable absolu, de se qualifier pour ce tournoi.
D’ici ces échéances, on attend de ces formations qu’elles jouent, tout simplement. Et offrent, elles aussi, un peu de spectacle en Russie. Le tournoi a enfin pris son envol sur le plan du jeu et de l’émotion. Il est toujours temps pour ces équipes d’y ajouter leur quote-part. Chiche ?
@Samir Farasha
Arabie Saoudite : Yasser Al-Mosailem ; Ali Al-Bulaihi, Osama Howsawi, Mohammed Al-Breik, Yasser Al-Shahrani ; Salman Al-Faraj, Abdullah Otayf, Housain Al-Mogahwi, Salem Al-Dawsari, Hattan Bahebri ; Muhannad Asiri
Egypte : Essam El-Hadary ; Ali Gabr, Ahmed Hegazi, Ahmed Fathy, Mohamed Abdel Shafy ; Tarek Hamed, Mohamed Elneny, Mahmoud Trezeguet, Abdallah Said ; Mohamed Salah, Marwan Mohsen