A l’instar de l’Arabie Saoudite qui a terminé sur une victoire et le Maroc sur un nul, les Aigles de Carthage quittent eux aussi la Russie sur une note positive. Ils ont dominé un Panama accrocheur (2-1) à Saransk. La troisième et dernière victoire d’un Africain dans ce Mondial après le Sénégal et le Nigeria.
Le premier tour de la Coupe du monde Russie 2018 est terminé. Et le bilan n’est guère élogieux, tant pour les africains que pour les représentants arabes qui ne sont pas parvenus à accrocher un ticket pour les huitièmes. La Tunisie, qui bouclait son parcours, aura au moins réussi sa sortie, une maigre consolation au regard de son aventure sur le sol russe.
C’est d’abord une Tunisie profondément modifiée – elle alignait six nouveaux joueurs au coup d’envoi, par rapport à la défaite contre la Belgique – qui a entamé son dernier tour de piste en Russie. Plus par obligation que par réelle volonté, en raison des blessures et de la fatigue de certains. Le sélectionneur Nabil Maaloul, qui a dû titulariser dans le but Aymen Mathlouthi après la blessure de Farouk Ben Mustapha à l’entraînement, a également lancé en défense Hamdi Nagguez, Bedoui et Haddadi d’entrée. Au milieu il a fait entrer Chaalali, et a rappelé Sliti aux avant-postes. ET il en a été payé de retour, comme on va le voir.
Alors que les Panaméens subissaient la domination territoriale des Tunisiens dans la première demi-heure, ce sont pourtant les Centre-américains qui ouvraient la marque. La frappe de José Rodriguez dans l’axe était déviée dans son propre but par l’infortuné Meriah qui prenait Mathlouthi à contre-pied (0-1, 33e). Les Aigles de Carthage ne mettaient guère de temps à réagir et finissaient fort la première période. La frappe de Wahbi Khazri, décidément très en forme, était sauvée devant la ligne par le capitaine panaméen Torres (45E+1). On sentait les Tunisiens très proches de revenir, et le score à la pause ne réflétait en rien les débats sur le terrain.
En début de seconde période, la pile électrique Sliti slalomait devant la surface panaméenne, et décalait à droite pour Khazri. Ce dernier adressait un centre parfait pour Fakhreddine Ben Youssef qui se jetait au second poteau, et c’est « Erouge », qui égalisait du droit à bout portant (1-1, 51e) !
La Tunisie prenait alors le contrôle de la rencontre et cherchait à marquer le but du chaos mais le Panama contre-attaquait de plus belle. Courageusement, Mathlouthi repoussait une reprise de Barcenas du visage et restait au sol, sonné par la frappe de l’ailier panaméen (62e).
Quelques instants plus tard, c’est encore Khazri qui venait conclure au second poteau un superbe mouvement collectif amorcé par le latéral Haddadi (2-1, 66e). Les Aigles de Carthage menaient pour la première fois dans cette Coupe du monde en Russie, et ils n’allaient pas laisser filer ce maigre avantage. Les vingt dernières minutes ressemblaient à une attaque-défense avec d’un côté, des Tunisiens désireux de conserver ce résultat et de l’autre, des Panaméens pas du tout désireux de perdre leur troisième rencontre d’affilée.
Les toutes dernières secondes voyaient encore ce Panama mettre la pression sur le but courageusement défendu par Aymen Mathlouthi, capitaine d’une Tunisie bien en place. L’ancien gardien de l’Etoile du Sahel se couchait bien sur un coup franc frappé par Barcenas, mais un attaquant adverse venait (volontairement ?) marcher sur sa main. De quoi rendre encore plus électriques ces dernières secondes.
A l’arrivée, la Tunisie s’est imposée (2-1), une bien modeste consolation après ses défaites (2-1) contre l’Angleterre et la Belgique (5-2). De retour en Coupe du monde après douze ans d’absence, les protégés de Nabil Maaloul seront passés du très médiocre au bon. Mais c’était nettement insuffisant pour espérer devancer Belgique et Angleterre, grands favoris de ce groupe dès le tirage au sort.
Pour eux comme pour tous les autres représentants du football arabe, l’heure sera très bientôt au bilan et à l’analyse des performances et des circonstances les ayant précédées. Nous aurons l’occasion d’y revenir, et d’analyser les résultats de chacun, ligne par ligne
. @Samir Farasha
La feuille de match
Panama : Penedo – Machado, R. Torres (c) (Tejada, 56e), Escobar, Ovalle – Gomez – Barcenas, Avila, (Aroyo, 81e) Godoy, Rodriguez – G. Torres (Cummings, 46e). Entraîneur. : Gomez.
Tunisie : Mathlouthi (c) – Nagguez, Bedoui, Meriah, Haddadi – Sassi (Badri, 46e), Skhiri, Chaalali – F. Ben Youssef, Khazri (Srarfi, 89e), Sliti (Khalil, 77e). Entraîneur. : Maaloul.