A quelques minutes près, les Lions de l’Atlas s’imposaient aux dépens de l’Espagne, alors qu’ils menaient 2-1. Un but de Iago dans le temps additionnel les a privés d’une victoire historique dans ce Mondial 2018 . Ils repartent de Russie, frustrés par la VAR mais avec les honneurs.
Il y a ceux qui croyaient que ce Maroc, privé de son capitaine Benatia, laissé sur la touche par Hervé Renard, allait s’écrouler face à l’Espagne. Les plus optimistes espéraient un match nul. A l’arrivée, le Maroc fut tout proche de s’imposer à Kaliningrad, n’eut été ce but égalisateur concédé à la 90e+2′.
Au coup d’envoi, Hervé Renard décide de s’appuyer sur un onze classique, seul Benatia étant remplacé poste pour poste par Ghanem Saïss. Premier tournant, à la 14e minute : le Maroc gratte un ballon dans le rond central perdu par Iniesta. Boutaïb, parti en contre, grille la politesse à Sergio Ramos et glisse le ballon entre les jambes de De Gea (1-0).
A peine le temps de fêter ce but que le Maroc encaisse une égalisation rapide sur une action collective: Iniesta transmet en retrait pour Isco dont la frappe sous la barre trompe Kajoui (1-1, 19′).
Le Maroc repart de plus belle et sur un contre côté gauche, Boutaïb est de nouveau tout proche de marquer. De Gea, qui n’a pas bougé, s’interpose et dévie le tir de l’attaquant de Yeni Malatyaspor (25e).
Le match, rythmé, s’équilibre et le Maroc n’a pas à rougir : il tient la dragée haute à un adversaire réputé supérieur. En seconde période, les Lions de l’Atlas repartent à l’abordage. Nordin Amrabat expédie un boulet de canon des 25 mètres, repoussé par l’arrête du but de De Gea (55e). L’Espagne tremble un peu.
Sept minutes plus tard, Thiago Alcantara adresse un centre de la droite sur la tête d’Isco qui croise dans la lucarne opposée. Mais Ghanem Saïss, d’une superbe détente, jaillit et met en corner. Ouf…
Dans les minutes qui suivent, Renard fait entrer Fajr et En-Nesyri, respectivement pour Belhanda et Boutaïb le buteur.
Un match d’anthologie pour les Lions de l’Atlas
Un double remplacement qui aura son importance quelques instants plus tard. 81e minute : corner côté droit frappé par Fajr, qui trouve la tête du géant En-Nesyri, qui devance Sergio Ramos ! L’attaquant de Malaga trouve la lucarne (2-1). Le banc marocain explose de bonheur, suivi par une grande partie du stade.
Et les Lions de l’Atlas s’accrochent à ce succès au cours des dix minutes qui suivent, sans trop de risque. Jusqu’à ce fatidique corner frappé dans l temps additionnel. Iago Aspas, entré en jeu quelques instants plus tôt, égalise d’une talonnade « à la Madjer » (2-2). Le recours à la vidéo (VAR) confirme, alors que les Marocains espéraient un hors-jeu de position.
L’arbitre ouzbek Irmatov siffle la fin du match à la 97e, sur ce résultat nul. Les regrets marocains sont là. Mais les hommes d’Hervé Renard ont livré un match d’anthologie, à peine gâché par cette égalisation. Bravo à eux qui sortent la tête haute, battus d’un but seulement par l‘Iran et le Portugal. Sur ce qu’on a vu, ils ont le potentiel pour aller chercher une demie lors de la prochaine CAN. On en reparlera certainement…
Quant à Hervé Renard, on s’interroge déjà sur son avenir. Sera-t-il marocain ou bien hors du Royaume chérifien ? On parle de l’Algérie, mais aussi du Golfe. Le Français n’a pas caché son immense déception ne pas avoir conduit son groupe jusqu’en huitièmes. Même s’il est lié par un contrat long, rien n’interdit de penser qu’il ait des envies d’ailleurs.
@Samir Farasha
