En s’inclinant sur le terrain de la Chine ce mardi (2-0), la sélection du Qatar n’a pas réalisé l’incroyable exploit de remporter tous ses matches de la poule C, qualificative pour le dernier tour des éliminatoires du Mondial 2018 , dans la zone Asie. Malgré ce petit accroc sans incidence sur la pelouse du Stadium Xian (Province du Shaanxi), la qualification étant déjà acquise, les hommes de Jose Daniel Carreno finissent cette première étape avec un excellent bilan comptable de sept victoires pour une défaite, et une remarquable différence de buts de plus 25 (29 marqués contre 8 encaissés). Un exploit qui permet aux Annabi de terminer en tête de leur groupe devant l’ambitieux Empire du Milieu. Au grand bonheur de leur coach uruguayen. « Nous avons développé notre propre style de jeu que nous voulons reproduire à chaque match. Nous avons eu la chance de gagner sept de nos rencontres tout en pratiquant un beau football, se félicite le sud-américain dans un entretien accordé au site Sc.qa. Nous avons concédé peu de buts et réussi à en marquer beaucoup. Nous avons joué à un très haut niveau jusqu’à présent. Nous espérons le maintenir pour le prochain tour même si ce sera différent car les adversaires seront plus coriaces».
Pour expliquer le déclic qatari, il faut remonter à la confrontation du match aller face aux Chinois. En accueillant son principal adversaire sur ses terres, à Doha, (le groupe étant également composé des Maldives, du Bhutan et de Hong-Kong), les protégés du natif de Montevideo ont réussi à décrocher une décisive victoire (1-0, but de Boudiaf). Un succès fondateur qui leur a fourni, par la suite, l’énergie nécessaire pour ne plus quitter la très enviée place de leader. “ La Chine était le rival que nous devions battre pour la pôle position même si les matches face à Hong-Kong étaient aussi difficiles, explique l’ex-entraineur d’Al Arabi. C’était dur pour elle de perdre chez nous. Cela nous a permis d’occuper la première place, d’être plus en sécurité et de nous rapprocher de la qualification. Cela nous a donné la force, l’espoir et la confiance de nous dire que nous avions une bonne équipe, bien organisée tactiquement et concentrée, et que nous aimerions vraiment aller en coupe du monde.En terminant en tête du groupe, cela a démontré que nous étions dans la bonne direction ». Pour atteindre un tel niveau de jeu, les coéquipiers de Karim Boudiaf ont bénéficié, en amont, d’un véritable apprentissage accéléré en allant se frotter, lors de joutes amicales, aux cylindrées européennes. Une expérience gagnante dont se réjouit le sélectionneur du Qatar: « Les matches face à l’Ecosse et à la Turquie, équipes mieux classées au niveau FIFA, nous ont aidés à grandir en tant que collectif, et à être plus compétitifs. Les résultats sont importants mais le plus important est le développement de l’équipe et la façon dont elle a joué ces deux rencontres, en perdant par la plus petite des marges. Nous avons produit un football de haut niveau. Nous aurions pu gagner ou faire matches nuls.Cette expérience sera très utile pour les échéances à venir qui seront aussi très compliquées ». Au rythme auquel progressent les Blanc et Bordeaux, on aimerait voir les sélections nationales maghrébines s’inspirer de l’exemple qatari. Car la progression d’une équipe passe par la confrontation avec les meilleurs. Or, l’Europe, qui se trouve dans la proximité géographique de l’Afrique du Nord, est un concentré des nations les plus talentueuses sur le rectangle vert. Elles pourraient ainsi offrir la réplique aux formations arabes qui y trouveraient en contrepartie l’ occasion de progresser à grands pas. Encore faut-il que les dirigeants concernés l’entendent et s’organisent pour concrétiser cette idée? A bon entendeur…
@Nasser Mabrouk