Vainqueurs (2-0) du Ghana à Borg El-Arab, les Pharaons ont pris logiquement la tête de leur poule dans les éliminatoires du Mondial 2018 avec deux succès en deux journées. Un grand héros : El-Hadary, le gardien de but quadragénaire.
L’Egypte ne pouvait pas rêver atmosphère plus festive, plus joyeuse, plus animée que celle qui a prévalu à Borg El-Arab à l’occasion de la réception du Ghana. C’est dans une enceinte pleine (86 000 spectateurs) que les Pharaons ont en effet administré une leçon tactique à un adversaire qui, voici trois ans, les avait écartés en barrages pour le Mondial 2014.
Un résultat pas forcément prévisible au coup d’envoi, puisque les Black Stars se ruaient vers le but gardé par le vénérable Essam El-Hadary (43 ans), capitaine d’une formation bien décidée à décrocher sa deuxième victoire après celle au Congo (2-1) le mois passé. C’est pourtant Wakaso qui d’emblée, testait El-Hadary d’une jolie frappe. A la 20e, Wakaso récidivait sur une frappe sur coup franc direct des 25 mètres et contraignait le gardien égyptien à une parade. Les frères Ayew semaient le désordre dans la défense égyptienne, mais celle-ci résistait bien, sans s’affoler.
Le sang froid de Mohamed Salah
Sur l’une des rares incursions égyptiennes dans la surface ghanéenne, Trezeguet était déséquilibré par Harrison Afful, l’ancien latéral droit de l’Espérance de Tunis. L’arbitre gabonais n’avait d’autre choix que d’accorder un penalty. Transformé dans la minute suivante par Mohamed Salah, le joyau de l’AS Roma. Ce dernier trompait Razak Brimah d’un plat du pied gauche qui le prenait à contre pied (1-0, 43e). Un geste plein de sang froid qui permettait à des Pharaons dominés de regagner le vestiaire avec un but d’avance.
La seconde période s’avéra une copie conforme de la première, avec un Ghana à la baguette qui confisquait le ballon et s’approchait régulièrement du but égyptien. A la 63e, Atsu obligeait El-Hadary à une parade, à la suite d’une frappe sous la barre à bout portant. Les Black Stars contrôlaient le jeu et on se disait alors que l’égalisation n’était sans doute plus loin puisque les locaux subissaient sans chercher à contrer. A force de reculer, la menace se faisait plus pressante, mais El-Hadary repoussait tout, centres, frappes et têtes avec un admirable sang-froid. Le Ghana insistait mais le quadragénaire maintenait ses coéquipiers du bon côté.
El Hadary, le quadra rayonnant
Au moment où on s’y attendait le moins, l’Egypte s’offrait quelques ballons de contre dans les cinq dernières minutes. Profitant de la fatigue adverse, Ramadan Sobhy (Stoke City) entré à la pause fixait le latéral droit, passait à Mohamed Salah au point de penalty qui déviait derrière lui pour Abdallah Saied. Ce dernier pivotait et du droit, doublait la mise d’une frappe croisée (2-0, 86e). Le Ghana s’inclinait sur l’une des rares incursions égyptiens dans son camp en seconde période. Vous avez dit efficaces ? L’entrée tardive de Majeed Waris pour le Ghana (90e) ne changeait rien à l’affaire : l’Egypte venait d’administrer au Ghana une terrible leçon d’efficacité sur le plan tactique (2-0). Ses prochains adversaires sont prévenus : le Mali, l’Ouganda et le Ghana encore, à la CAN 2017 au Gabon !
@Samir Farasha
La feuille de match
A Borg El-Arab, 86 000 spectateurs
Egypte – Ghana 2-0 (1-0). Arbitre : M. Otogo Castane (GAB). Buts : Mohamed Salah (43 s.p.), Abdallah Saied (86e).
Egypte : El-Hadary (cap) – Ali Gabr, Hegazy, Abdelshafy – Fathy, T. Hamed, El-Neny, Abdallah Saied (M. Zakaria, 90E +2), Trezeguet (Warda, 90e+2) – Mohamed Salah, Morsi (Sobhy, 46e). Entraîneur : Hector Cuper.
Ghana : Brimah Razak – Afful, Amartey, Jon. Mensah, Baba – Badu, Partey (Schlupp, 70e), Wakaso (Waris, 90e), Atsu – J. Ayew, A. Ayew (cap). Entraîneur : Avral Grant.