Le moment qu’ils attendaient tous est enfin arrivé. Place ce vendredi au match aller des barrages dans la zone Afrique, qualificatifs au Mondial 2022. Sont encore en lice l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et l’Egypte. A eux de prendre une option sur la qualification dès aujourd’hui, avant le retour programmé mardi.
Cela fait des jours et des semaines que les réseaux sociaux ne parlent que de ça. Et il est vrai que les affiches proposées ont de la gueule, même si elles laisseront derrière elles cinq grandes nations africaines. Commençons par celle qui concerne le champion d’Afrique 2019 déchu, l’Algérie. Tout a déjà été dit sur le fiasco de la dernière CAN, cette élimination dès le 1er tour, et l’incapacité à gagner face à la Sierra Leone et à la Guinée Equatoriale. Un mois et demi plus tard, Djamel Belmadi est de retour à Japoma, Douala, pour y défier un Cameroun qui montre les muscles. Le troisième de la CAN a depuis viré Tony Conceiçao pour confier les Lions indomptables à Rigobert Song. L’ancien capitaine des années 1998-2006 sera-t-il à la hauteur de la tâche ? Les Fennecs arrivent avec un groupe remodelé, avec le retour d’Adlane Guedioura et les absences de Brahimi et Bounedjah en particulier. Le Cameroun table sur une faiblesse mentale et des défaillances de ses cadres à Japoma. Pourtant, Mahrez et Slimani sont en forme. Mieux, on sait l’énorme motivation qui anime les Algériens quand il s’agit de la CDM. Pour Djamel Belmadi, tout autre résultat que la qualification sera accompagné de sa démission.
La Tunisie, elle aussi, s’attend à traverser quelques turbulences face au Mali qui la reçoit à Bamako. Depuis la CAN, exit le sélectionneur Mondher Kebaier. La Fédération a chargé son adjoint Jalal Kadri, accompagné par quelques anciens de 2004 (Boumnijel, Benachour) d’encadrer les Aigles de Carthage. Leur duel face au Mali est la revanche du match du 1er tour au Cameroun remporté par les Aigles de Bamako (1-0). On se souvient de l’arbitrage défaillant de Jany Sikazwe mais aussi du penalty loupé par Wahbi Khazri. Qui sera absent au Mali. La Tunisie enregistre en revanche le retour d’un ancien suspendu pour dopage, Tahar Yacine Khenissi, qui s’est refait la santé depuis janvier du côté du championnat koweitien. L’ancien avant-centre de l’Espérance de Tunis récupérera-t-il une place de titulaire ? La Tunisie, on le sait, est très orgueilleuse et cherchera à obtenir le meilleur résultat possible. Elle en est capable face à un adversaire qui joue pour une première participation à la CDM.
Il est une affiche qui propose un match a priori déséquilibré : RD Congo – Maroc. La RDC était absente de la dernière CAN dont le Maroc fut un décevant quart-finaliste. La pression est plus forte sur les épaules de Vahid Halilhodzic que sur celles de Hector Cuper. Coach Vahid n’est pas parvenu à trouver le chemin de la réconciliation avec Mazraoui ni Hakim Ziyech. Ces derniers ayant refusé de revenir en équipe nationale. Quelques inquiétudes pèsent sur le gardien Bounou, tandis que Ezzalzouli est d’ores et déjà forfait sur blessure. Le Maroc, depuis son arrivée à Kinshasa, se plaint de son environnement. Il devrait encore souffrir ce vendredi soir au stade des Martyrs, face à un adversaire à la motivation décuplée.
Que dire alors du sommet du Caire, qui va opposer l’Egypte finaliste de la dernière CAN, au champion en titre, le Sénégal ? Evidemment et pour des millions de gens, il s’agit du choc Mané – Salah, deuxième épisode. Mais pas que. L’Egypte et le Sénégal étaient présents en Russie il y a quatre ans et rêvent de revenir sur la scène mondiale. Le Sénégal possède un petit avantage psychologique lié à la victoire aux tirs au but. Mais l’Egypte elle se dit qu’elle n’a pas encaissé de but à Yaoundé le 6 février dernier. Elle a rappelé Magdi Afsha au milieu de terrain. Elle récupère quelques cadres en défense, sachant qu’elle avait dû bricoler une défense lors de la finale de la CAN, en raison des blessures et des suspensions. Carlos Queiroz et Aliou Cissé vont donc s’offrir une deuxième manche certainement très tactique. L’Egypte, au jeu minimaliste sur le plan offensif, ne pourra pas se contenter de bloquer son adversaire : elle devra à un moment donné prendre le jeu à son compte et chercher à marquer. Sans quoi, elle paraît vouée à l’élimination à force de subir les vagues sénégalaises. Le match, disputé au stade international du Caire devant 60 000 spectateurs, est programmé à 20h30 et sera sans doute suivi par des centaines de millions de téléspectateurs. Faites vos jeux !
@Samir Farasha