C’est un enjeu bien lourd à porter. Mais, pour l’avoir vu vivre et s’épanouir durant les préparatifs du Mondial 2022, c’est une mission qui colle bien à la peau de cette belle équipe du Maroc.
Depuis mardi soir, les Lions de l’Atlas portent les espoirs et les rêves les plus fous de centaines de millions de supporters.
Les voici tout simplement aux portes de l’exploit. Aux portes d’une première demi-finale pour le football africain et aussi, arabe.
Ce n’est pas anodin de le rappeler, alors que la première phase finale de CDM de l’histoire sur le sol arabe est entrée dans sa phase la plus palpitante.
Depuis qu’ils sont arrivés à Doha, les hommes de Walid Regragui avancent à leur rythme. Ce ne sont pas des pas de géants, mais bien des foulées assurées.
Celles de joueurs qui n’ont pas cédé à la mode des déclarations intempestives sur leurs ambitions. Lion échaudé craint l’eau froide !
Il y a quatre ans en effet, les Marocains avaient échafaudé des plans en imaginant un premier tour facile contre l’Iran, l’Espagne et le Portugal. On sait ce qu’il advint…
Il reste encore huit rescapés ayant vécu la campagne de Russie, dont plusieurs cadres actuels (Bounou, Ziyech, Hakimi, Saïss) et aucun n’a émis de pronostics ou ne s’est avancé sur les ambitions de l’équipe.
Tout à l’heure, dans la touffeur du stade Al-Thumama de Doha, à 18 heures locales, ils s’attaqueront donc à un autre monument du football européen, le Portugal.
Depuis le début, leur parcours a été jalonné de duels avec des grands du Vieux continent : la Croatie, vice-championne du monde (0-0) tombeuse depuis du Brésil et demi-finaliste ; la Belgique 2e au classement FIFA et balayée 2-0 ; l’Espagne, éliminée aux tirs au but. Alors, jamais trois sans quatre ?
A 2022MAG, nous y croyons. Nous croyons en ces Lions, en leur encadrement technique et médical. Nous croyons aussi au poids de leurs supporters qui vont encore leur apporter ce petit plus qui leur fait défaut en matière physique, fatigue oblige.
On le sait, plusieurs cadres sont en souffrance. Aguerd sera absent, Hakimi ne s’est pas entraîné veille de match, Saïss souffre de la cuisse, la montagne Amrabat a eu droit à des injections au dos au match précédent, etc.
Sur le plan mental, le groupe bâti par Regragui a de quoi tenir. C’est d’ailleurs son atout premier. Ce groupe impressionne et continue de grandir. Et, contrairement à ce qui se fait ailleurs, on n’a pas entendu d’échos négatifs.
Cela ne signifie pas que la vie des Lions de l’Atlas soit un long fleuve tranquille. On le sait, les longs séjours débouchent parfois sur des petites tensions. C’est naturel.
Cela veut dire en revanche que l’environnement est sain et cloisonné. C’est mieux ainsi.
Et l’interview musclée réalisée par l’ancien sélectionneur Vahid Halihodzic pour le site « So Foot » aura peut-être même donné un petit surcroit de motivation à certains.
Tout cela nous éloigne de l’essentiel, le jeu, le terrain. En 2018, le Portugal s’est difficilement imposé (1-0). Lors de la première confrontation mondialiste, au Mexique en 1986, la Selecçao avait chuté 3-1 et le Maroc était devenu le premier africain à se qualifier pour les huitièmes d’une CDM.
Ce troisième épisode nous réserve sans doute encore de belles émotions. A ceci près qu’il peut déboucher sur une grande première, attendue depuis bien longtemps, trop longtemps même dirons-nous : une place de demi-finaliste.
Pour emprunter une formule chère à la série cinématographique « Stars Wars » : Que la Force soit avec ces Lions de l’Atlas, qui se battent avec leurs moyens.
Et tant pis si cela fait grincer des dents les puristes du beau jeu. C’est une compétition après tout et il n’y a pas de note artistique à attribuer !
@Frank Simon