Six participations, et le statut de première équipe africaine (et arabe) à franchir le premier tour de la compétition, c’était au Mexique en 1986.
Indéniablement, les Lions de l’Atlas demeurent l’une des puissances majeures, tant sur le plan continental que parmi les nations arabes. Ils partagent d’ailleurs avec la Tunisie et l’Arabie saoudite le plus grand nombre de participations aux phases finales : 6.
Tout a commencé avec la génération du gardien Allal et de Driss Bamous, dirigée par le Yougoslave Blagoje Vidinic. En 1970, les Lions sont du voyage au Mexique.
Ils affrontent la RFA et ne s’inclinent que de justesse (2-1), et c’est le Rajaoui Mohamed Jarir qui a le privilège de marquer le premier but du pays en CDM.
Après ce revers initial, une lourde défaite contre le Pérou (3-0) lave leurs espoirs de passage au second tour. Ils termineront sur une note positive, avec un nul contre la Bulgarie (0-0).
Il faudra quand même attendre seize ans, et une nouvelle Coupe du monde au Mexique, pour retrouver le Maroc, qui ne voulait pas manquer ce retour en Amérique centrale.
L’équipe est dirigée par José Mehdi Faria, un Brésilien. Constellée d’étoiles issues du football français et de l‘AS FAR de Rabat, champions d’Afrique des clubs 1985, la formation ne manque ni de talents, ni d’ambitions.
Les grands noms s’appellent Badou Zaki, Merry Krimau, Aziz Bouderbala, Mustapha El-Haddaoui et Mohamed Timoumi bien sûr.
Deux nuls 0-0 contre la Pologne (3e en 1982) et l’ambitieuse Angleterre confirment le potentiel. Le chef d’oeuvre de ce groupe, ce sera cette victoire (3-1) sur le Portugal, demi-finaliste de l’Euro 1984, avec un doublé d’Abderrazak Khaïri (FAR) et un but de Merry Krimau.
En huitièmes de finale contre la RFA, le Maroc ne cède qu’à la 87e minute sur une frappe terrible de Lothar Matthäus, qui n’est pas encore le grand champion que l’on connaîtra par la suite.
Absents en 1990, les Lions de l’Atlas sont de retour en 1994 aux Etats-Unis, mais terminent bons derniers avec trois défaites, concédées contre la Belgique (0-1), l’Arabie saoudite (1-2) et les Pays-Bas (1-2).
L’équipe coachée par Abdellah El-Ajri « Blinda » possède pourtant de sacrés éléments : El-Khalej, Naybet, Bahja, Nader, El-Hadrioui. Et Mustapha Hadji.
De cette déception naîtra l’idée de revenir, plus fort encore, pour le Mondial 1998 en France. Sur le banc, Henri Michel, qui connaît bien la compétition pour l’avoir disputée sur le terrain et sur un banc (1986 avec la France, 1994 avec le Cameroun).
La Dream Team 1998 est tombée dans un groupe relevé avec le Brésil et la Norvège. Mais les Hadji, Naybet, Bassir, Chippo et Amzine -actuellement adjoint de Regragui en sélection- y croient.
Après un nul (2-2) contre la Norvège, la défaite initiale contre le Brésil (0-3) ne remet rien en question : il faut battre l’Ecosse pour espérer continuer.
La victoire (2-1) grâce à Bassir et Camacho ne suffit pas hélas. Malgré quatre points, le Maroc est éliminé. Vingt ans vont s’écouler avant que les Lions ne se relèvent de cette désillusion.
Le réveil est intervenu avec un autre Français sur le banc : l’expérimenté Hervé Renard. Ce dernier a été recruté pour ça et il qualifie l’équipe pour Russie 2018.
Mais l’arbitrage va avoir raison des ambitions d’un groupe de grande qualité (Benatia, Bounou, Ziyech, Belhanda, Saïss). La défaite contre l’Iran (0-1) est due à une erreur d’inattention.
Celle contre le Portugal (1-0) porte la marque d’un arbitrage laxiste. Tout comme le nul contre l’Espagne (2-2), avec Boutaïb et En-Nesyri en buteurs.
Le Maroc a séduit mais il a été victime de ce dont sont victimes les nations modestes, car non « protégées » par l’arbitrage.
De retour quatre ans plus tard, le groupe qui s’est qualifié avec Vahid Halilhodzic sur le banc et qui a été confié depuis septembre à Hoalid Regragui apparaît encore plus solide.
De Bounou à Saïss en passant par Hakimi, Ziyech et Boufal, les Lions de l’Atlas vont tout donner contre Canada, Croatie et Belgique, même s’ils ne partent pas favoris. On espère bien les retrouver en huitièmes.
@Samir Farasha
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