A l’heure de commencer le match face à la France dans la première demi-finale de Coupe du monde de son histoire, le Maroc avait déjà affronté son adversaire à cinq reprises depuis 1988.
Bilan: deux nuls et trois défaites. Mais tout le monde était conscient au coup d’envoi que cet historique et ce bilan n’allaient pas jouer sur le destin de ce choc, le premier en compétition officielle, attendu dans un stade d’Al Bayt tout acquis à la cause des Rouge et Vert.
Car le Maroc a plus que mérité sa place dans le dernier carré à l’issue d’un parcours impressionnant et a annoncé sans aucun complexe son projet de montrer la porte de sortie aux champions du monde en titre.
Et ce, quelle que soit la composition de l’équipe concoctée par Didier Deschamps, contraint de se passer de deux pièces maîtresses, le défenseur axial Upamecano et le milieu Adrien Rabiot, malades depuis la veille, et remplacés respectivement par Ibrahima Konaté et Youssouf Fofana.
Un fait que l’on croyait en mesure d’équilibrer les forces, sachant que du côté marocain on a longtemps laissé croire qu’ils allaient devoir se passer de leurs formidables défenseurs axiaux, Nayef Aguerd et Romain Saïss.
Une heure avant le match, Regragui décidait d’aligner les deux cadres apparemment remis de leurs douleurs du match précédent. Un changement tactique est aussi apporté par le sélectionneur qui décide d’opter pour une défense à cinq.
Pourtant, dès le coup d’envoi donné par l’arbitre mexicain César Ramos, c’est le Maroc qui déroge à ses habitudes depuis le début du tournoi en tentant de conserver le ballon dans le camp français. Mais cela ne va pas durer plus de trois minutes.
En effet, sur leur première attaque placée, les Tricolores foudroient la défense chérifienne. L’offensive part de Raphaël Varane qui sert Griezmann dans la surface, lequel s’appuie sur Kylian Mbappé. La frappe de ce dernier est contrée et parvient à Théo Hernandez.
Resté près de la ligne de but de Bounou, le piston du Milan AC marque d’une incroyable reprise acrobatique. Une ouverture du score précoce qui allait peut-être changer la donne de cette rencontre.
Car prendre le dessus très tôt dans le match, c’était bien le projet des champions du monde en titre. Avec la claire intention d’obliger les Lions de l’Atlas à se découvrir en courant après le score. Un début de match idéal pour la bande à Kylian Mbappé.
Un premier coup de bambou assené par Théo Hernandez
Un coup de bambou pour les Marocains. Suivi d’une autre franche période de domination française concrétisée par une nouvelle occasion de but offerte à Olvier Giroud (18′).
Lancé dans le dos de Romain Saïss, le Milanais file vers la gauche de la surface et envoie un boulet qui heurte le poteau de l’excellent Yassine Bounou.
Les Marocains tentent alors de se rapprocher du but de Hugo Lloris, mais l’équipe de France, bien organisée, ne laisse que peu de prise aux attaquants chérifiens qui ne se créent aucune vraie situation dangereuse.
Bien au contraire : en approchant de la pause, ce sont les hommes de Deschamps qui donnent une nouvelle frayeur aux Lions de l’Atlas quand Raphael Varane (52′) sur un corner tiré par Griezmann reprend judicieusement un ballon qui file de peu à droite du poteau de Bounou.
L’occasion véritable du Maroc n’arrive qu’à la fin de la première période. Suite à un corner négocié par Hakim Ziyech, c’est Olivier Giroud qui est au sauvetage au premier poteau.
Le ballon est récupéré par Jawad El Yamiq dont le joli retourné est dévié sur le poteau gauche par le gardien des bleus. Une authentique occasion de niveler le score.
Domination marocaine et coup de grâce français signé Kolo Muani
Après la pause, les Marocains reviennent sur la pelouse avec de nouvelles intentions. Prêts à faire le forcing pour revenir à la hauteur de leurs adversaires le plus tôt possible.
Encouragés quelque peu par des Français sur le reculoir et qui commettent des erreurs inhabituelles dans la relance.
Successivement, des tentatives signées Yahya Attiat-Allah (54′) avec un centre au cordeau qu’Ibrahima Konaté contrarie avec classe et Azzedine Ounahi (56′) qui trouve en vain Achraf Hakimi dans la surface.
La suite est du même tonneau. Les Marocains, certainement lessivés par leur longue campagne, mais au coeur gros ça, ont continué à harceler et à bousculer une équipe de France dans la gestion.
Au point de voir un Antoine Griezmann impressionnnant et puissant condamné à évoluer dans un registre très défensif.
Mais les efforts de Hakim Ziyech et Sofyan Amrabat sur le front de l’attaque restent sans concrétisation.
Puis, cette équipe de France à la fois jeune et expérimentée, même sans pratiquer un football champagne, est redoutable en contres, capable d’apporter le coup de grâce au bon moment.
C’est ce que fait le jeune attaquant de l’Eintracht Frankfort, Randal Kolo Muani (22 ans), entré en jeu depuis 50 secondes seulement.
Déjà bien concentré, il marque sur une passe géniale et décisive de Kilyan Mbappé qui a cette fois échappé à la surveillance d’Achraf Hakimi son ami et coéquipier parisien.
Ce but (78e) met fin aux espoirs marocains. Eliminés après s’être battus comme des…Lions qu’ils sont.
Mais le Mondial n’est pas encore fini pour eux. Les protégés de Regragui vont remettre ça samedi face à la Croatie, un adversaire déjà affronté en phase de groupe (0-0).
Ce sera pour le gain de la troisième place. Un podium qui sera aussi une formidable récompense en cas de succès.
@Fayçal CHEHAT
France: H. Lloris – Koundé, Varane, I. Konaté, T. Hernandez – Y. Fofana, Tchouaméni, Griezmann – O. Dembélé (Randal Kolo Muani, 78′), 0.Giroud (Marcus Thuram, 65′), K. Mbappé. Entraîneur : Didier Deschamps
Maroc : Bounou – El Yamiq, Saïss (Amallah, 21′), Ezze, 78e), Dari – Hakimi, Ounahi, Amrabat, N. Mazraoui (Y. Attiat Allah, 46′)- Ziyech, En-Nesyri (Hamdallah, 67e), S.Boufal (Aboukhlal, 66′). Entraîneur : Walid Regragui
FRANCE – MAROC (2-0)
Buts : Théo Hernandez (4′), Randal Kolo Muani (78′)
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