L’ouverture du groupe F proposait un prometteur Maroc-Croatie. Une oppostion entre deux équipes en principe joueuses mais au statut différent.
La Croatie étant le finaliste du Mondial 2018, alors que les Lions de l’Atlas avaient dû quitter le tournoi de Russie à la fin du premier tour malgré deux superbes performances face au Portugal (0-1) et à l‘Espagne (2-2).
L’unique opposition entre les deux sélections remonte à 1996, c’était lors du tournoi Hassan II et il s’était terminée par un nul spectaculaire (2-2).
À Doha, l’enjeu est tout autre. Il s’agit de marquer les premiers points pour rester dans la course à la qualification.
Sans doute prévenus par les exploits de l‘Arabie saoudite devant l’Argentine et de la Tunisie contre le Danemark, les hommes du sélectionneur Zlatko Dalic font un début de match appliqué.
Au programme, un pressing haut et une monopolisation du ballon dans le camp marocain avec un Luka Modric à la baguette bien accompagné par ses deux complices du milieu excellents manieurs de ballons que sont Marcelo Brozovic et Mateo Kovacic.
Cette physionomie du jeu entre une Croatie qui construit et avance en partant de son camp et un Maroc qui essaie de défendre haut notamment avec ses joueurs de couloir talentueux Achraf Hakimi et Noussair Mazraoui.
Ce sera la constante de la première période, certainement agréable à suivre du haut des tribunes mais pas en mesure de provoquer des frissons qui sont le sel du football de haut niveau.
Si les Chérifiens n’ont pratiquement jamais mis sérieusement en danger la défense de l’équipe au maillot à damiers, les Croates ont dû attendre les deux minutes du temps additionnel pour s’offrir deux occasions à moitié franches.
La première est signée Nikola Vlasïc dont le tir est détourné par le vigilant gardien Yassine Bounou.
Une minute plus tard, Luka Modric voit le ballon revenir vers lui suite à un cafouillage dans la surface de réparation mais son tir puissant passe au-dessus de la transversale du gardien des Lions de l’Atlas.
Ces derniers ont tiré quatre fois mais n’ont en cadré aucun. La leçon de cette première mi-temps montre que si le Maroc a de belles munitions défensives, son milieu créatif et ses finisseurs (En Nesyri, Ziyech, Boufal) ont été bien timides.
Au retour de la pause, les deux formations semblent décidées à hausser la mire et s’offrent lors des trois premières minutes deux occasions d’ouvrir la marque.
Les Marocains sont les premiers à agir par Sofiane Boufal (51e) dont la frappe fouettée est repoussée par Dejan Lovren, mais sur Noussair Mazraoui qui, de la tête, oblige le gardien Livakovic à intervenir pour éviter le pire.
Dans la minute qui suit, la Croatie réplique. Suite à un corner bien négocié par Modric, le gardien chérifien repousse le ballon dans les pieds de l’infatigable Lovren qui aurait pu faire mouche, si son tir n’avait pas été contré par Sofyan Amrabat. Ces deux actions redonnent de l’intérêt au match.
Cette séquence chaude semble annoncer le réveil des Maghrébins qui arrivent à franchir plus allègrement l’arrière garde croate en multipliant les raids, malgré la sortie sur blessure du défenseur du Bayern Munich, Noussair Mazraoui, remplacé par Yahya Attiat-Allah (62e).
Le réveil du Maroc est aussi symbolisé par ce coup franc qui voit Hakim Ziyech servir Achraf Hakimi (67e) dont le tir surpuissant oblige le gardien croate à repousser fermement sur sa ligne de but.
La belle séquence marocaine est cependant interrompue quelques minutes plus tard lorsque, sur coup franc, Luka Modric est tout près d’offrir une première balle de match à Mario Pašalić.
Si les Croates ont effectivement repris le contrôle des affaires en monopolisant le ballon et en occupant plus souvent dans le camp adverse, tout cela est resté stérile.
Le match se termine par un partage des points entre deux équipes ayant une faiblesse commune : la panne et l’impuissance de leur armada offensive, en dépit des noms qu’elles alignaient.
Contrairement au choc Tunisie- Danemark, ce 0-0 fut moins emballant et moins intense. En apparence, il n’a pas été disputé par des morts de faim.
Pour les Lions de l’Atlas, le résultat est tout de même encourageant. Il était important pour eux de ne pas commencer la compétition par une défaite. On attend de les revoir avec impatience. Ce sera à l’occasion du choc du 27 novembre contre la Belgique.
@Fayçal CHEHAT
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