L’Arabie Saoudite pays hôte de la Coupe du monde en 2034, c’est une certitude à 99,99%. Car même si la FIFA devra attendre la tenue de son Congrès à la fin de l’année 2024 pour officialiser la décision, en réalité on ne voit pas qui pourrait faire barrage au seul pays candidat à cette édition et l’empêcher de remporter la mise.
Et dans ce gigantesque pays pétrolier, riche comme Crésus, l’enthousiasme et le rêve d’une grande révolution du football ne concernent pas que les hommes. Les femmes saoudiennes, dont la pratique officielle du jeu à onze ne date que deux ans, voient elles aussi l’occasion d’élargir la brèche et de rattraper le retard accumulé par rapport au reste du monde. Et pas qu’en Europe occidentale et aux Amériques.
En Afrique aussi, Maroc, Nigéria, Afrique du Sud et quelques autres pays, le football féminin à droit de cité. Pour mémoire, les Lionnes de l’Atlas ont atteint les quarts de finale lors du mondial 2023 organisé conjointement par l’Australie et la Nouvelle -Zélande.
Les déclarations faites par des membres de la sélection saoudienne , « Les Faconnes Vertes » vont dans le sens de ce vent d’optimisme lié à la future organisation du Mondial 2034, c’est à dire dans dix ans et quelques mois.
À l’image de ce que pense la capitaine actuelle de l’équipe : « Accueillir la Coupe du monde refléterait la profonde passion de notre pays pour le football, a confié Bayan Sadagah, dans les colonnes du quotidien émirati The National, et la façon dont nous progressons vers une dynamique de société moderne dans le cadre de la Vision 2030. L‘énergie de notre jeunesse est contagieuse et très puissante. En tant que capitaine, cela me rend vraiment fier, mais aussi en tant que citoyenne, en tant qu’être humain et personne qui adore le jeu. Mon sentiment est tout simplement indescriptible »
Les choses sont claires : les femmes de ce pays savent qu’au delà de la pratique d’un sport, c’est toute une révolution des esprits et des comporterments dont pourrait bénéficier une société saoudienne encore enfermée presque à triple tour il y a encore cinq ou six ans.
La même Bayan Sadagah a ajouté : » Pour être honnête, je pense que cela nous permettrait d’avoir un avant-goût de ce rêve que nous avons et de voir ce qui était autrefois considéré comme impossible devenir réalité et nous pourrions l’imaginer ensemble, en faisant cela pour les femmes et pour les enfants et pour le monde »« Si nous prenons du recul et voyons ce que l’été dernier a fait avec le football féminin partout dans le monde, en Australie par exemple, le nombre de filles jouant au football a vraiment augmenté et le pays s’est uni« .
Pour le moment, le football féminin est encore très loin de la pratique de masse. Les chiffres récemment avancés par la Fédération son modestes à l’échelle d’un pays qui comptablise 45 millions d’habitants, dont la moitié sont des femmes.Cependant,ils ont le mérite d’amorcer une action positive.
En effet, le nombre de joueuses dans les deux niveaux de ligue est passé de 374 en 2021 à 694 en 2022 pour 30 clubs en compétition.Alors que 50 000 jeunes filles pratiquent déjà ce sport dans les écoles du Royaume.
Pour un pays qui part de rien et où les femmes étaient interdites de fréquenter les stades de football, même en tant que fans, c’est le jour et la nuit. Voilà pourquoi un ouragan d’espérance semble poindre à l’horizon.
L’Arabie saoudite a donc deux lustres devant elle pour transformer l’essai.Et donner aux femmes une place plus grande et des droits les plus larges possibles sinon tous les droits dont bénéficient aujourd’hui les hommes.
A noter qu’en octobre 2022, à l’occasion des Jeux Saoudiens auxquels avaient pris part 200 clubs et 6000 athlètes, les autorités du Royaume avaient annoncé la parité ds primes hommes-femmes. Cette régle sera-t-elle dans le futur appliquée dans toutes les disciplines et dans toutes les compétitions ? À suivre.
@Fayçal CHEHAT