Parti cet hiver du Zamalek pour Galatasaray, l’avant-centre égyptien n’a guère mis de temps à s’adapter à sa nouvelle vie même s’il marque un peu le pas depuis un mois.
En Egypte, quand on parle des talents basés à l’étranger, les premiers noms qui viennent à l’esprit sont immanquablement ceux de Mohamed Salah, Trezeguet ou El-Neny. Depuis quelques semaines, on s’intéresse aussi au dernier arrivant, Mostafa Mohamed. L’ancien avant-centre du Zamalek a rejoint le Galatasaray en Süperlig turque à l’issue d’une rocambolesque histoire de transfert qui, dans un premier temps, semblait l’envoyer du côté de la L1 française et de Saint-Etienne. On ne reviendra ni sur les atermoiements, ni sur l’attitude des dirigeants du club français qui sont certainement passés à côté d’un vrai talent. Le Zamalek, qui avait à l’évidence un besoin vital de liquidités, a d’abord été très gourmand financièrement parlant – sans doute au point de faire capoter le deal avec le club français, au grand dam du joueur – avant de… prêter sa dernière perle, si décisive dans le parcours des Chevaliers Blancs la saison dernière jusqu’en finale de la Ligue des champions d’Afrique.
A 23 ans révolus, Mostafa Mohamed n’est plus exactement un prospect dans le football égyptien. Vainqueur et meilleur buteur du dernier tournoi préolympique au Caire (2019), vainqueur de la Coupe d’Egypte 2019 puis de la Supercoupe d’Afrique 2020, le jeune avant-centre a inscrit 11 buts la saison passée avec le Zamalek en championnat. Sa puissance, son jeu de tête et une efficacité redoutable dans le petit périmètre de la surface de réparation en nt fait rapidement un joueur à suivre. Forcément convoité. Le 1er février 2021, alors que Zamalek et Saint-Etienne jouaient au chat et à la souris, il a fini par s’engager pour un prêt d’un an et demi au Galatasaray. Un mouvement sensé rapporter 2 millions de dollars à son club, assorti d’une option d’achat de 4 millions.
Au passage, Mostafa – qui a récemment critiqué l’attitude de ses ex-dirigeants dans les médias turcs – est devenu le premier Egyptien recruté par Galatasaray. Entré en jeu le lendemain de son arrivée, lors d’un match de championnat contre Basaksehir, il a marqué le troisième but des siens. Quatre jours plus tard, il récidivait lors du derby contre Fenerbahçe en inscrivant l’unique but du match. Il a ensuite marqué contre Alanyaspor (1), Kasimpasa (1) puis un doublé contre Erzurumspor, terminant un mois de février exceptionnel avec six buts en six matches ! Depuis, les choses se sont un peu tassées : exclu face à Ankaragucu le 3 mars à la 57e, il n’a plus marqué depuis un mois et demi. Fatih Terim, son entraîneur, continue malgré tout de lui faire confiance, surtout avec la blessure de la vedette colombienne Radamel Falcao. Mais le Pharaon semble être à la recherche d’un second souffle, à l’image su club stambouliote qui a n’a remporté qu’un seul de ses six derniers matches. Il y a quarante huit heures, Mostafa Mohamed, très actif sur les réseaux sociaux, a laissé filtrer sur Twitter qu’il était positif à la Covid… avant de rapidement efface ce message. Pour l’heure son club n’a pas communiqué sur son état de santé.
Quoi qu’il en soit, celui que certains considèrent dans son pays comme le meilleur avant-centre du moment vit un beau début de carrière en Europe. Le temps semble s’être accéléré pour celui qui, il y a deux en arrière, galérait au Zamalek qui n’arrêtait pas de le prêter à des clubs moins huppés. Aux dernières nouvelles et malgré sa baisse de forme, Mostafa Mohamed continue d’attirer les convoitises. La Lazio de Rome se serait intéressée tout récemment à lui. Il reste cependant à Mostafa Mohamed à convaincre durablement Hossam El-badry, le sélectionneur, qu’il peut être une vraie option durable pour les Pharaons. Aligné d’entrée en pointe dans le 4-2-3-1 contre le Kenya en éliminatoires de la CAN 2021 (1-1), il n’a pas forcément brillé. Il est ensuite entré en jeu lors de l’ultime match contre les Comores (4-0) toutefois sans marquer. Forcément, on guettera son retour de forme avec le Galatasaray, qui a besoin de son goleador égyptien pour espérer accrocher, a minima, une place en Ligue des champions… Du côté de Saint-Etienne en tout cas, et même si on n’en parle pas, quelques mâchoires ont dû grincer en découvrant que ce joueur longtemps espéré n’avait pas tardé à briller rapidement ailleurs. Les regrets seront même éternels si le colossal attaquant (1m91) devient ces prochains mois l’une des grandes attractions de la Süperlig…
Samir Farasha