Un baobab s’est éteint. Avec la disparition lundi chez lui à Paris de l’Ethiopien Fekrou Kidane, l’un des pionniers du journalisme sportif africain, et en particulier du football continental et du mouvement olympique, c’est tout simplement une bibliothèque qui disparaît.
Un homme contemporain de son compatriote, le grand président de la CAF Ydnekatchew Tessema (1972-1987), qui aura tout connu de l’instance faîtière du football africaine, depuis sa naissance jusqu’ à ses dernières années bien tourmentées…
Il fut d’abord, à nos yeux, un personnage d’une grande richesse intellectuelle que nous avons eu le grand plaisir de croiser à de nombreuses reprises tout au long de ces trois dernières décennies.
Il rejoint, au panthéon des Grands, l’un de nos regrettés mentors, le Tunisien Faouzi Mahjoub, dont le parcours exceptionnel, les récits, les ouvrages et surtout les conseils avisés ont balisé notre propre parcours. Un homme lui aussi disparu trop tôt.
Né en 1935 à Addis-Abeba, Fekrou débuta sa carrière comme professeur d’éducation physique avant de vivre mille et une vies : journaliste, casque bleu, fonctionnaire de l’ONU, patron de presse, consultant international et directeur de cabinet du président du CIO, parmi ses innombrables activités.
Au cours des années 1990, nous l’avons aussi vu à l’oeuvre auprès de la grande fraternité des journalistes africains, du côté de l’UJSA, qu’il fonda il y a une cinquantaine d’années et qui était la parente africaine de l’AIPS.
Bien que membre du CIO, ce parfait polyglotte restait très attaché à la défense de son ancien métier et ne cessait de prodiguer des conseils et de guider ses jeunes confrères, comme ce fut le cas lors d’une réunion à Harare lors des Jeux Africains 1995 au Zimbabwe, à laquelle nous eûmes le privilège de participer activement.
A ses familles, de sang et de coeur ainsi qu’à tous ses proches, 2022mag présente ses condoléances les plus émues.
@Frank Simon