Après une saison globalement ratée, avec pour seuls titres les deux coupes nationales, nombreux sont les supporters qui se demandent à quoi ressemblera le Paris SG dans sa version 2017/18 ?
L’interrogation est d’autant plus légitime que les contours du futur groupe parisien, qui partira en stage aux Etats Unis le 15 juillet prochain, tardent à se dessiner. Si le club de la capitale a renforcé son encadrement en nommant Antero Henrique au poste de directeur sportif (DS), il a surtout recruté pour sa section féminine en engageant la Chilienne Christiane Endler, l’Espagnole Jennifer Hermoso et la Suédoise Emma Berglund. Coté masculin, à part les arrivées de Yuri Berchiche et de Daniel Alves (34 ans), les spéculations vont bon train sans que cela se concrétise par des signatures. A un peu mois d’un mois de la reprise du championnat, cette situation inquiète autant qu’elle surprend les fans du PSG.
Une direction qui se restructure
Si le mercato des joueurs est poussif, on peut reconnaitre à Nasser El Khelaïfi le mérite d’avoir mis fin à l’anomalie organisationnelle, qui prévalait dans l’encadrement sportif du club, en nommant Antero Henrique Flanqué de ses deux adjoints, Joao Luis Alfonso et du jeune retraité Scherrer Maxwell, le Portugais a hérité de larges prérogatives en avalant les fonctions de Patrick Kluivert, l’ex-directeur du football et d’Olivier Létang, l’officieux DS. Cette restructuration était non seulement indispensable pour que l’équipe parisienne redevienne crédible dans le microcosme du ballon rond mais pour qu’elle ressemble aussi un peu plus, dans son fonctionnement, à une grosse écurie européenne. Cette clarification dans l’organigramme a ainsi permis à l’ancien dirigeant de Porto d’être un interlocuteur parfaitement identifié tant en interne que vis à vis des acteurs extérieurs.Le nouvel impétrant, qui a pour mission de restructurer un secteur en complète déshérence depuis le départ de Leonardo en juillet 2103, s’est d’ailleurs rapidement attelé à la tâche en prenant à bras le corps les destinés du champion de France 2016. En quelques semaines, le nouvel homme fort du PSG a déjà imposé sa patte «autoritaire» en signifiant à certains joueurs (Sirigu, Ben Arfa, Augustin, Krichowiack, Lucas, Jese….) qu’ils étaient persona non grata.
Un président en retrait
L’intronisation d’Henrique a eu pour conséquence de repositionner Nasser el Khelaifi dans son rôle de président. Délesté de toute la composante sportive, le Qatari peut se recentrer sur sa fonction de dirigeant tout en évitant de piétiner les plates bandes du Lusitanien ou d’ouvrir le bureau des doléances à des joueurs toujours prêts à s’épancher à la moindre occasion. Jusqu’à la saison dernière, ce désastreux mélange des genres avait eu pour effet de déresponsabiliser certains éléments du vestiaire et de compliquer la tâche des coaches en place. Le récent imbroglio Verratti, qui a écorné l’image de l’institution, est en cela un cas d’école sur la nouvelle attitude affichée par le directeur de QSI. Ainsi a-t-on pu s’apercevoir que le boss parisien est rarement intervenu dans ce dossier sauf pour signifier au meneur de jeu italien que son envie de rejoindre le FC Barcelone était non négociable. Si l’on en juge par cette prise de recul présidentiel, cette confusion dans le management semble désormais appartenir au passé.
Un mercato atone, malgré Dani Alves
Alors que le Vice-champion de France a repris l’entraînement le mardi 4 juillet, aucune nouvelle tête n’était au rendez vous. Nulle trace à l’horizon d’une quelconque star. Il aura fallu attendre le vendredi 7 juillet pour que la première recrue soit annoncée officiellement. Ce sera donc Yuri Berchiche. Un latéral gauche espagnol, quasi inconnu de ce coté ci des Pyrénées, et qui évoluait jusqu’à présent à la Real Sociedad, sixième de Liga. Un défenseur de caractère comme les aime Unai Emery et qui pourrait indiquer les profils recherchés pour combler les défaillances mentales survenues la saison dernière dans les moments cruciaux. Alors que le président Khelaifi annonçait, au lendemain de l’humiliation planétaire subie face à Barcelone, qu’il allait frapper fort cet été, force est de constater que les nombreux renforts promis se font encore attendre. Même si l’arrivée de Daniel Alves est de nature à lancer véritablement le mercato du PSG, le Brésilien devrait parapher ce mercredi un contrat de deux ans, le pessimisme a déjà contaminé les supporters du Parc des Princes qui se répandent en commentaires inquiets sur les réseaux sociaux.Tandis que les concurrents de Paris (Monaco, Lyon, Marseille) s’activent sérieusement sur le marché des transferts, l’entité francilienne, nonobstant son incommensurable pouvoir financier, peine à attirer de grands noms susceptibles de renforcer ses chances de victoire finale en coupe d’Europe. Alors qu’un nouveau cycle semble s’ouvrir, après l’élimination en huitièmes de finale de C1 et la perte du titre de champion de France, la direction parisienne sait qu’elle est à la croisée des chemins. Elle est consciente qu’elle n’a pas le droit à l’erreur, dans le choix des hommes, si elle veut asseoir sa légitimité européenne. De ce mercato estival dépendra cette dynamique et son désir de « rêver toujours plus grand ».
@Nasser Mabrouk