Alors que Nasser El Khelaifi s’était fendu d’un message d’encouragement à l’adresse de l’équipe de France avant sa finale de l’Euro face au Portugal, Noel Le Graët, président de la fédération française de football, n’a pas fait preuve de la même courtoisie à l’égard du Paris-Saint-Germain. S’exprimant sur les ondes de la radio RMC, au lendemain de la finale perdue des Bleus, le patron du football français s’en est pris clairement au club francilien en l’accusant de ne pas faire assez de place dans son effectif aux joueurs tricolores. « On n’a pas un club français qui a 6,7,8 titulaires. L’Allemagne, c’est le Bayern renforcé, l’Italie c’est la Juve renforcée, nous nos joueurs sont partout, s’est plaint le Breton. J’aimerais qu’un club français surtout puisse avoir beaucoup de joueurs de chez nous. Je souhaite que ceux qui ont de l’argent le mettent sur nos joueurs français. Qu’il fasse tourner un peu le système. Quand vous regardez cette compétition( nldr, l’Euro), vous croyez que les joueurs n’ont pas leur place dans le plus grand club français ? Il n’y en a qu’un (Matuidi). C’est dommage. Cela doit être une politique future. Une équipe nationale a besoin d’une ossature.
Les propos du natif de Bourbriac sont d’autant plus surprenants qu’il ne nous avait jamais habitués à des sorties médiatiques dont Jean-Michel Aulas est plutôt coutumier du fait. Pourquoi le PSG devrait-il compenser les errements des clubs hexagonaux qui ne pensent qu’à vendre au plus offrant, à l’étranger surtout, au lieu de bâtir sur la durée ? Jusqu’à preuve du contraire, un club est une entité privée alors que l’équipe de France relève de la délégation de service public. S’immiscer de la sorte dans les affaires internes du champion de France sortant, c’est outrepasser son périmètre de compétences. C’est aussi une manière intelligente de faire diversion sur ses propres responsabilités dans le fiasco des Bleus.