La scène avait choqué beaucoup de monde, amateurs de football ou profanes en la matière, mardi dernier sur la Plaza Mayor de Madrid, à quelques heures du huitième de finale retour de Ligue des champions devant opposer l’Atlético de Madrid au PSV Eindhoven. On y voyait quelques dizaines de « supporters » bataves balancer des pièces, comme on lance un morceau de pain à un animal affamé, à des femmes issues vraisemblablement de la minorité Rom tout en scandant « Olé » à chaque fois que ces dernières se baissaient pour ramasser la menue monnaie. Condamné de manière unanime, l’incident n’a pas tardé à faire réagir la direction hollandaise du PSV face à un comportement inadmissible qui a jeté l’opprobre sur toute une institution et sur l’ensemble de ses fans. « Ce petit groupe de personnes a causé beaucoup de tort au PSV. Le club avait une bonne image avant que ces derniers jours ne l’entachent. Cela nous fait mal », s’est lamenté Toon Gerbrands, manager des Fermiers.
Avant de reprendre : « mais il y a eu 3800 supporters qui nous ont apporté leur soutien et qui se sont bien comportés conformément à l’accord passé avec la police espagnole ». Les dirigeants du club néerlandais, qui ont réussi à identifier grâce aux images video cinq éléments ayant pris part aux faits, envisagent de laver l’affront et de sanctionner leurs auteurs d’une interdiction de stade allant de 5 à 10 ans, y compris lors des déplacements extérieurs de leur équipe. En parallèle à cette probable punition, les autorités judiciaires de Madrid, saisies par des associations de défense des droits de l’homme, se réservent la possibilité d’ouvrir une enquête au titre de l’article 510.2 du Code Pénal qui condamne « quiconque attente à la dignité humaine des personnes aux moyens d’actions entrainant l’humiliation, le mépris ou le discrédit de groupes en raison de leurs origines ou de leur conditions ethniques ». Bien plus que l’élimination de leur équipe sur la pelouse de Vicente Calderon, cette défaite de quelques idiots sera, à n’en pas douter, bien plus longue à digérer. Et c’est tant mieux pour l’éthique et pour l’exemple !
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