Technicien encore méconnu, Rachid Ghaflaoui a choisi l’expatriation pour faire ses armes et acquérir de l’expertise. Parti du Maroc en 2014, il a déjà sillonné trois pays. Et c’est au Niger que cet entraîneur issu de la nouvelle vague fait flotter haut les couleurs du royaume chérifien. Rencontre avec un coach tout juste vainqueur de la Supercoupe du Niger.
« Rachid Ghaflaoui, bonjour ! Pouvez-vous vous présenter aux internautes de 2022mag qui ne vous connaissent pas forcément très bien ?
Bien sûr ! Ma carrière d’entraîneur a débuté au Maroc, auprès des catégories de jeunes. Je suis devenu coachdes séniors au niveau de la D3 puis en Amateur 2 pour une courte durée. Ensuite je suis passé membre de la Direction technique régionale dans la Ligue du Sud.
A quand remontent vos débuts sur le plan professionnel ?
Ma première apparition en tant que technicien d’un club professionnel coïncide avec mon arrivée au Sahel SC (club de Niamey, au Niger) pour la saison 2014–2015.J‘ai enchaîné avec un autre club au Mali (le Debo de Mopti) avant de rejoindre la RD Congo. J’ai exercé à Sa Majesté Sanga Balende, le grand club de Mbuji Mayi. Et me voilà de retour à Niamey !
Quels sont vos faits de gloire ?
Mon palmarès comprend un seizième de finale de Coupe CAF avec le Sahel SC, une victoire récente en Supercoupe du Niger. J’ai également qualifié Sanga Balende pour la Coupe de la Confédération la saison dernière, après avoir décroché la 3e place du championnat congolais (Linafoot).
Comme vous nous le rappeliez, vous êtes passé par le Niger (Sahel) mais aussi en RDC (SM Sanga Balendede Mbuji Mayi) et au Mali (Debo de Mopti). Quelle expérience vous a le plus marqué ?
La compétition qui m’a marqué le plus marqué est sans hésitation aucune la Linafoot de RDC. C’est vraiment du très haut niveau, surtout lorsqu’on est engagé en play–offs.
Quel est votre meilleur souvenir en tant que technicien ?
Je ne surprendrais pas en vous avouant que mon meilleur souvenir reste ma victoire (2-0) contre le Mouloudia d’Alger d’Artur Jorge en Coupe de la CAF 2015, synonyme de qualification après le nul à l’aller. A l’inverse, mon pire souvenir remonte à mon passage à Sanga Balende. On jouait le match retour des play-offs contre le Daring Club Motemba Pembe de Kinshasa (DCMP). On avait raté un penalty à la… 96eminute et ça s’était terminé par un match nul. Bref, une grosse déception.
Vos différents passages sur le continent vous ont permis de diriger des joueurs de qualité. Quel est celui dont vous vous souvenez le plus ?
Sans contestation possible, c’est Bukasa, que j’ai dirigé à SM Sanga Balende. Un joueur local âgé de 21 ans, excentré polyvalent qui est bon dribbleur et très rapide. Le club l’a vendu depuis au DCMP. Quelle technique individuelle !
Le 19 décembre dernier, vous avez remporté la Supercoupe du Niger avec le Sahel SC, que vous avez retrouvé cette saison. Votre premier trophée africain. Quels sont les objectifs avec ce club que vous retrouvez après deux ans passés ailleurs ?
On vise le titre national évidemment. Et pourquoi pas la phase des poules en Coupe d’Afrique 2018.
Est-ce un club bien structuré ?
Sahel SC, c’est le grand club du pays. Le plus titré. Il est en reconstruction, avec dans ses rangs un SG dynamique, Issoufou Idrissa « Dennis », le nouveau directeur de protocole du président de la CAF Ahmad Ahmad. On est très ambitieux mais on souffre d’un manque de moyens. Le club dispose quand même de joueurs étrangers venus du Ghana, de Côte d’Ivoire et du Mali. Le reste du staff technique est nigérien en revanche.
Pourquoi ce retour ?
C‘est très simple : j’ai lâché des offres du Cameroun, de Mauritanie et d’autres pays et j’ai accepté celui du Sahel car je connais très bien la maison. De plus, j’aime les défis, j’ai senti que je devais aider ce club qui m’a ouvert les portes du professionnalisme il y a quatre ans.
Qu’en est-il du Maroc ? Envisagez-vous de travailler de nouveau dans votre pays un jour ?
Ça va venir, chaque chose en son temps ! (il éclate de rire) Bien-sûr, je rentrerai un jour dans mon cher pays, le Maroc. Pour le moment, je suis en train de glaner de l’expertise.
Le Maroc, justement, organise dans quelques jours le CHAN. Comment voyez-vous cette compétition, qui voyez-vous pour la gagner ?
A mes yeux, le Maroc est capable d’organiser une compétition plus importante encore que ça ! Je pense qu’on a tout ce qu’il faut pour réussir l’organisation de ce CHAN. Pour ce qui est des favoris, je suis de tout coeur avec notre sélection dirigée par Jamal Sellami pour remporter le titre africain !
Comment voyez-vous les chances des Lions de l’Atlas au Mondial en Russie ?
Je vais peut-être vous surprendre par mon optimisme mais je pense que les Lions de l’Atlas ont toutes les chances de passer au 2e tour du Mondial en Russie. Le président de la FRMF, Mr Lekjaa, est un vrai bosseur et il va tout faire pour placer l’équipe nationale dans les meilleures conditions. Il a déjà prouvé de quoi il était capable.
Pour terminer cet entretien à bâtons rompus, quelles sont vos ambitions en tant que technicien, dans les années à venir ?
Mon ambition est simple : je veux réussir dans ce métier qui n’est pas facile du tout. Ca veut dire aussi honorer mon pays, ma fédération ainsi que notre DTN à l’extérieur, par ce travail accompli en Afrique ».
Propos recueillis par @Samir Farasha