La semaine passée, le coach du FUS de Rabat, Walid Regragui, évoquait ici le WAC et les Coupes d’Afrique. Dans cette deuxième partie d’entretien qu’il a consacré à 2022mag (http://www.2022mag.com/maroc-regragui-tres-optimiste-pour-le-wydad/, l’ancien international parle des Lions de l’Atlas, auxquels il reste très attaché. Et n’envisage samedi qu’une issue : la qualification pour Russie 2018. Paroles de connaisseur.
« Walid, après avoir longuement parlé des clubs et des coupes d’Afrique, penchons-nous maintenant sur l’autre passion du public chérifien, la sélection nationale. Nous sommes à quelques jours d’un autre match capital pour le football marocain : Côte d’Ivoire – Maroc, qualificatif pour la Coupe du monde 2018 en Russie. Un résultat nul suffit…
Oui, et je crois qu’au départ, quand on a eu connaissance du groupe, on aurait payé pour aller chercher un nul là-bas !
Quel regard portez-vous sur Hervé Renard, le coach des Lions de l’Atlas, son apport et son travail ?
Depuis son arrivée, il a accompli un travail extraordinaire. D’abord, en recréant un groupe. Il a su donner ou redonner confiance aux joueurs. Bien qu’il ait été lui aussi très critiqué, la sélection est devenue en quelques mois méconnaissable.
C’est-à-dire ?
Des éléments comme Boussoufa, El-Ahmadi évoluent aujourd’hui à leur vrai niveau. Idem pour Benatia et Belhanda. C’est la grande réussite du sélectionneur d’avoir su tirer cela de chacun d’eux. Il leur a donné un supplément d’âme.
Ce regain de compétitivité de la sélection doit forcément toucher l’ancien international finaliste de la CAN (2004) que vous êtes…
En tant qu’ancien, je suis effectivement content de voir de nouveau une sélection qui mouille le maillot. Mon espoir, c’est que ce Maroc-là aille en Coupe du monde, cela fait vingt ans que le peuple patiente. Alors, on espère tous.
Le sélectionneur est un homme de caractère et de valeurs
Avez-vous pu tisser des liens avec le sélectionneur, qui fait appel de temps à temps à des joueurs de la Botola ?
J’ai des contacts réguliers avec lui. On a de bons rapports, on échange souvent ensemble. C’est un homme de caractère et de valeurs. Il va exactement là où il veut aller. Il sait parfaitement comment fonctionne une équipe nationale. Il a sa méthode et avance avec.
Vous a-t-il surpris ?
Ce que j’ai apprécié, sur le cas Ziyech par exemple, c’est qu’il ait eu l’intelligence de se rabibocher avec lui pour le rappeler. Tout ça pour le bien de la sélection. Peut-être que moi à sa place, je n’aurais pas eu ce courage-là.
Pour ce duel de samedi à Abidjan, le Maroc part avec un avantage psychologique puisqu’il a battu les Ivoiriens 1-0 à la dernière CAN et que Renard est leur ancien sélectionneur, non ?
Effectivement, il connaît bien ce pays et ces joueurs, il a gagné la CAN 2015 avec eux. Il va jouer sur ce côté psychologique parce que ça va certainement se jouer dans ce domaine-là. Je ne m’inquiète pas pour lui, c’est un meneur d’hommes.
Croyez-vous les Eléphants en mesure de battre et marquer des buts face à cette défense invaincue jusqu’à présent ?
A Abidjan, il faudra une grande Côte d’Ivoire pour ça. Seront-ils mobilisés ? C’est leur problème. En tout cas, on s’attend à une vraie « finale » du groupe.
L’autre gros chantier qui attend le Maroc, c’est la CHAN, en janvier prochain, que le pays accueillera en remplacement du Kenya…
Honnêtement, et sans faire injure à qui que ce soit, c’est une compétition de seconde zone à mes yeux. Moi, en tant qu’entraîneur de club, je vois ce CHAN comme des dates supplémentaires dans un calendrier. Ca stoppe nos compétitions pendant un mois. Ce n’est pas un hasard si l’Egypte repêchée n’y va pas, compte tenu de son calendrier avant la Coupe du monde.
Vous ne semblez pas aimer ce tournoi lancé par la CAN en 2009…
Disons que j’aurais préféré un tournoi réservé aux U23 locaux, plutôt que ce format. Après, je ne nie pas que ce peut-être aussi l’opportunité en tant que club de récupérer des joueurs puisque les pays sont sensés aligner les meilleurs joueurs locaux.
Reste que les Lions de l’Atlas font figure de favoris dans ce cinquième CHAN…
On a 90% de chances de le remporter, surtout devant notre public. Je conçois que cela peut être quelque chose d’intéressant pour le sélectionneur et l’équipe A. J’ai été adjoint en sélection, et je sais tout le bénéfice que l’on peut retirer de compétitions et de rassemblements sur plusieurs semaines. Mais je le répète, en tant qu’entraîneur d’un club, je ne considère pas que cela soit une bonne idée. »
Propos recueillis par @Samir Farasha
Walid Regragui (Première partie) http://www.2022mag.com/maroc-regragui-tres-optimiste-pour-le-wydad/