À l’instar de sept autres sélections arabes affilliées à la Confédération asiatique de football (AFC) es Faucons Verts d’Arabie saoudite s‘apprêtent à entrer dans la dernière étape de la course à la qualification au Mondial 2022. Avec deux matches au programme, face au Vietnam, à Riyad, puis face à Oman, à Mascatte. Pour leur sélectionneur, Hervé Renard, c’est aussi l’heure de vérité. Lui qui aimerait réaliser la même performance que celle qui lui avait permis d’emmener les Lions de l’Atlas au Mondial russe en 2018.
La différence entre les deux pays ne se situent pas au niveau des moyens – les deux royaumes investissent massivement dans le sport – mais dans la qualité de la composante de l’effectif. Au Maroc, le natif d’Aix-les-Bains travaillait avec une majorité de joueurs évoluant dans de grandes ligues européennes, alors qu’en Arabie saoudite la quasi totalité des internationaux est issue du championnat local.
Hervé Renard qui reconnait que le niveau de la Saudi Pro League est bon, estime toutefois que les footballeurs saoudiens les plus prometteurs gagneraient tout de même à tenter l’aventure européenne.: « J’ai été très impressionné par la qualité des joueurs, et je suis sûr qu’avec ou sans moi, ce pays obtiendra de très bons résultats à l’avenir. Mais j’aimerais un jour voir les joueurs saoudiens jouer pour une très grande équipe en Europe. Je leur pose cette question : » voulez-vous quitter votre pays ou voulez-vous rester en Arabie saoudite avec votre famille ? C’est une culture, peut-être que ce sera difficile pour la première fois que cela arrive. Mais vous avez besoin d’expérience. Vous devez ouvrir votre esprit ; c’est une culture complètement différente ». Le technicien français n’est pas le premier entraîneur étranger à évoquer ce sujet de l’expatriation nécessaire.
Peu de temps avant lui, Juan Antonio Pizzi avait fait le même constat au lendemain d’une élimination des Faucons Verts en huitièmes de finale de la Coupe d’Asie des nations 2019 par un Japon très renforcé par des expatries en Europe : « La Saudi Pro League n’a pas suffisamment évolué et le football s’est amélioré dans d’autres endroits. Il est difficile d’avoir du succès si vous changez de philosophie chaque année. Les joueurs doivent aller en Europe ». Il faut rappeler qu’en 2018, année du Mondial en Russie, il y eut une timide tentative avec l’expatriation de trois joueurs en Liga : Salem Al-Dawsari à Villarreal, Fahad Al-Muwallad a Levante et Yahya Al-Sheheri à Leagnès. Mais aucun d’entre eux n’a eu suffisamment de temps de jeu pour pouvoir montrer l’étendue de son talent.
@Cheikh Mabele