Neuf mois après son arrivée sur le banc d’Al Ahly du Caire, René Weiler est en pleine réussite. Son équipe caracole en tête de la Premier League et avec seize points d’avance sur le dauphin ont peut dire que les Red Devils ont déjà mis une main et trois doigts sur le titre national. La qualification pour les demi-finales de la Ligue des champions est l’autre bonne nouvelle. Le technicien suisse a ramené au club la sérénité et la rigueur, ces marques de fabrique lorsqu’il était au FC Araau, au FC Lucerne ou à Anderlecht.
Les performances étant au rendez-vous, Weiler est un coach et un homme heureux sur le plan sportif et sur le plan humain mais également lucide : »J’ai depuis longtemps abandonné l’illusion que les gens de l’industrie du football pourraient regarder les choses de manière rationnelle, a-t-il confié au quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung, c’est comme ça. Mais ce que je vis ici est très enrichissant. Cela fera de moi un entraîneur plus complet et meilleur. Vous obtenez une nouvelle perspective sur la vie lorsque vous vivez et travaillez en Afrique. Les gens ici sont très émotifs. Ils vivent le football, pour beaucoup le club représente leur identité. En football, chaque entraîneur a une une pression, à tous les niveaux. Mais ici, c’est différent, les exigences sont énormes, les défaites ne sont pas acceptées.
Dans cet entretien passionnant, le natif de Winterthur parle aussi de sa méthode de travail et de la façon dont il gère son groupe de joueurs : «Je ne suis pas intéressé par ce qu’un joueur gagne et je tiens pas compte de son ancienneté dans le club. Pour moi seule compte la performance . La façon dont vous motivez es joueurs ici est différente de celle employée en Europe. Ils sont très fiers et sensibles. Vous ne pouvez pas les exposer. La tension et le stress sont grands et elles peuvent parfois dégénérer ». La fin de saison, si maître coronavirus ne le gâte pas pour de bon, s’annonce fructueuse pour Al Ahly et son entraîneur helvéte.
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