En ce mois de juin brûlant, l’Algérie est attendue au Mondial pour au moins trois raisons. D’abord parce que cette compétition a lieu au Brésil, le pays des fantasmes pour tous les footballeurs de la planète. Ensuite parce qu’elle doit faire oublier un Mondial sud-africain bien tristounet (un seul point glâné contre l’Angleterre 0-0 mais aucun but inscrit). Enfin parce qu’elle rêve depuis trente deux ans d’une qualification au deuxième tour de la compétition.
Si elle n’a pas hérité d’un groupe de la mort, ses adversaires ne sont pas de simples faire-valoir. Belgique et Russie sont de grandes nations du football européen et la Corée du Sud, demi-finaliste chez elle en 2002, demeure une valeur sûre du du continent asiatique.
Face à la Belgique d’Eden Hazard, l’Algérie commence par s’emmêler les pinceaux. Après avoir ouvert le score par Feghouli sur penalty. elle se recroqueville en défense et, frileuse, laisse passer sa chance face à des Diables Rouges (1-2) décevants mais qui finissent par s’imposer. Un vrai gâchis. Changement d’attitude lors de la deuxième journée. N’ayant plus de marge d’erreur, les hommes de Vahid Halilhodzic atomisent les Sud-Coréens en 30 minutes (3-0) puis gèrent leur avance comme de vieux routiers (4-2) avec un Mbolhi des grands soirs.
Une attente de 32 ans !
L’Algérie remporte à cette occasion son premier succès en Coupe du monde depuis juin 1982 et un certain Algérie-Chili (3-2). Pour atteindre les huitièmes de finale, elle n’a plus qu’un seul point à décrocher devant une Russie condamnée à gagner. Après un match crispant pour les supporters, mais bien conduit par la bande à Slimani auteur du but égalisateur (1-1), l’Algérie atteint son Graal. Qualifiée pour le deuxième tour, elle a surtout le conquis le coeur de la planète football par la fraîcheur de ses intentions.
Ironie de l’Histoire, elle se voit offrir en huitième de finale et sur un plateau son “ennemi” intime, celui qui l’avait bouté de façon déloyale hors de la compétition en 1982 : l’Allemagne. Face aux triples champions du monde, les Fennecs disputent un match héroïque. et livrent une des plus belles batailles de l’histoire de la sélection nationale. Ne se contentant pas de défendre, ils contraignent l’immense gardien allemand Neuer à sortir le grand jeu pour éviter le pire aux siens. Et comme leur propre gardien de but, Raïs Mbolhi en a fait autant face aux attaquants de la Mannschaft. Il faudra attendre la prolongation pour voir l’Allemagne prendre le dessus (2-1). L’Algérie, qui a marqué par l’intermédiaire de son lutin Djabou, est passée tout près d’un exploit retentissant. Sans doute plus retentissant encore que celui de ce succès (2-1) en 1982…
Fayçal Chehat