Irrésistible, le pays organisateur a respecté la tradition et remporté le match d’ouverture face à des Saoudiens trop fébriles en défense et trop naïfs dans le jeu.
Huit mois que la Sbornaya, l’équipe nationale russe, attendait ça ! Incapable de remporter un match depuis octobre dernier, la formation dirigée par le très critiqué Stanislas Tchertchesov n’a fait qu’une bouchée de l’Arabie Saoudite (5-0). D’entrée, les Saoudiens avaient décidé d’abandonner le contrôle du jeu à la Russie, et procédaient par des contres. Après quelques minutes équilibrées, les Russes prenaient le contrôle de la rencontre et ouvraient la marque par Gazinsky d’une tête croisée, consécutif à un centre venu de la gauche de Samedov (1-0, 12e). Gazinsky, le joueur de Krasnodar, inscrivait le premier but de cette 21e Coupe du monde sous les yeux d’un Vladimir Poutine, le Chef d’Etat russe, heureux et soulagé.
Quelques instants plus tard, Al-Mayouf, le gardien saoudien, réalisait une parade du bout des gants à la suite d’une action de Dzagoev contrée par le capitaine Osama Hawsawi (15e). Piqués au vif, les Saoudiens obtenaient leur première occasion du match à la suite d’un contre par le rapide latéral gauche Yasir Al-Sharani, qui centrait sur la tête de Mohamad Al-Sahlawi, la pointe offensive isolée. Ce dernier coupait le centre qui était détourné en corner (21e).
Peu à peu, la Russie s’installait dans le camp adverse et prenait le contrôle des opérations, ses attaques échouant sur le gardien ou la défense axiale saoudienne. Alors que l’on s’acheminait vers la pause, Cherichev, entré en jeu quelques instants plus tôt en remplacement de Dzagoev, claqué, doublait la mise.
Un final russe foudroyant
A la suite d’un contre rapide mené dans le couloir gauche par Golovine, Cherichev se jouait d’Al-Burayk et frappait sous la barre de Mayouf (2-0, 43e). La Russie, logiquement, menait à la pause.
En seconde période, les Rouges, soutenus par une partie du stade Loujniki de Moscou, contrôlaient les débats et procédaient en contres. L’Arabie saoudite, limitée, essayait bien de réduire cette avance comme sur ce centre de la droite qui passait devant le gardien Akinfeiev, mais que Al-Sahlawi, trop court, ne pouvait reprendre au second poteau (56e). Une dizaine de minutes plus tard, le gardien s’y reprenait à deux fois pour capter une frappe croisée à terre de Zobnine, qu’il laissait échapper avant de se coucher dessus (68e). La Russie avait décidé d’accélérer, et cela allait payer.
A peine entré en jeu, l’attaquant et géant Artem Dzyuba reprenait d’une tête piquée un centre de Golovine, côté droit (3-0, 71e). Il n’y avait plus qu’une seule équipe sur le terrain depuis longtemps. Golovine, du CSKA Moscou (22 ans) s’offrait sa deuxième passe décisive du jour.
Le dernier quart d’heure ne changeait rien à l’affaire : l’Arabie Saoudite était trop limitée offensivement, et trop « généreuse » défensivement pour espérer contrarier une Russie en mission. Dans le temps additionnel, le jeune Denis Cherychev (Villarreal, ESP), remplaçant au coup d’envoi, marquait son deuxième but personnel d’une frappe de l’extérieur du pied gauche dans la lucarne d’Al-Mayouf (90E+1), un pur bijou salué par le stade tout entier. Golovine, l’homme du match, parachevait cette démonstration d’un coup franc direct du droit (90E+3, 5-0) qui surprenait le gardien, très mal placé.
C’est totalement résignés que les Saoudiens ont terminé un match qu’ils n’auront jamais maîtrisé. Après cette lourde défaite, ils sont déjà bien partis pour rentrer rapidement à la maison à l’issue du premier tour.
@Samir Farasha
La feuille de match
Russie : Akinfeiev – Fernandes, Koutepov, Ignachevitch, Zhirkov – Gazinsky, Zobnine – Samedov (Kouzyaev, 64e), Dzagoev (Cherychev, 24e), Golovine – Smolov (Dzyuba, 70e). Entraîneur. : Tchertchesov.
Arabie Saoudite : Al-Mayouf – Al-Burayk, Om. Hawsawi, Os. Hawsawi, Al-Sharani – Al-Jassim, Al-Faraj, Otayf (Al-Muwallad, 64e) – Al Shehri (Bahbir, 74e), Al-Sahlawi (Asiri, 85e), Al-Dawsari. Entraîneur: Pizzi.