L’histoire retiendra que tard le soir du 16 juillet , le Real Madrid a battu Grenade (2-1) lors de l’avant dernière journée de la Liga et a été sacré champion d’Espagne au détriment de son rival éternel, le FC Barcelone.
Ce triomphe est aussi et surtout celui de Zinedine Zidane. Un entraîneur béni des Dieux qui transforme en or tout ce qu’il touche. En cinq saisons à la tête de la bande à Sergio Ramos, il a remporté onze trophées dont trois Ligues des champions consécutives. Mais pour lui, il l’a dit et répété à satiété dans la chaleur de la nuit madrilène, ce titre conquis dans l’anonymat d’un étrange huis clos, est le plus beau.
Le monde di football est vraiment un monde très particulier. On a l’impression que la roue y toune plus vite et plus souvent que dans le monde « normal ». Le jour y succède à la nuit plus vite. Et vice versa. L’exemple du parcours récent du Real Madrid en est un beau témoignage. Juste avant le confinement qui a paralysé l’Espagne, comme il l’a fait pour toute la planète, on avait quitté un Real Madrid apathique et tristounet. Devancé en championnat par « l’ennemi intime » catalan. Battu logiquement dans son antre du Bernabeu par Manchester City(1-2) en huitième de finale aller de la Ligue des champions et en principe condamné à une élimination sans gloire trois semaines plus tard sur la pelouse de l’Etihad Stadium par des Citizens avec le vent en poupe.
Ça c’était avant. Avant la sortie de l’Espagne d’une crise sanitaire mortifère. Avant la décision courageuse et folle pour certains qui a permis à la Liga de reprendre son cours et terminer l’histoire d’un championnat qui restera sans doute à jamais comme un événement marqué du sceau de l’étrange en raison des conditions particulières de son déroulement. Au bout de dix matches disputés au pas de charge, le Real Madrid n’a pas laissé le moindre espace à l’adversité en remportant – il est vrai sans briller ostensiblement – tous ses duels pour finir à la première place du podium.Comme l’aurait fait un grimpeur à l’arrivée du col le plus élevé d’une grande étape de montagne du Tour de France.
Au sortir de cet exploit, Zidane peut savourer. Lui qui n’a jamais douté de son équipe et a toujours défendu ses hommes ,surtout quand certains ont été poursuivis par la malchance à l’image du délicieux milieu offensif Eden Hazard aux allers retours incessants entre la pelouse et l’infirmerie. D’ailleurs, fidèle à sa légendaire modestie, il a passé son temps, devant les micros qui se tendaient devant lui, à répéter que cet énième triomphe était plus que jamais celui de ses joueurs.Heureusement que son président était là pour le remettre au coeur de l’aventure victorieuse : « Zidane est le grand architecte de cette Liga, nous sommes très satisfaits., a confié Florentino Perez, Zidane a remporté un titre tous les 19 matchs. C’est une bénédiction du ciel qu’il soit avec nous depuis longtemps. Qu’ils le critiquent pour ce qu’ils veulent, nous continuerons à gagner des titres.»
@Fayçal CHEHAT
L’hommage rendu par Zidane à ses joueurs
Morceaux choisis.
Au micro de BeINSports : « J’ai mon rôle bien entendu, mais c’est eux qui y ont cru, c’est eux qui se battent sur la pelouse. J’ai cette joie car c’est un groupe d’hommes avant d’être des joueurs de foot et c’est ça qui m’anime et c’est ce qui me rends le plus heureux aujourd’hui. Même ceux qui jouent moins ont toujours apporté quelque chose à l’équipe pour moi. Pour gagner il faut qu’il y ait cette alchimie. On ne sait jamais ce qui se passe jusqu’à la dernière journée, la preuve. On a gagné car on a marqué le plus de points voilà tout, c’est un jour important pour moi sur le plan professionnel, surtout après le confinement. Cela a été une période tellement étrange, on a gagné le trophée pour nos supporters et j’espère qu’ils sont heureux à la maison de voir leur équipe gagner ce titre. Le titre de champion d’Espagne c’est spécial, c’est 38 journées, c’est énorme,
Au micro de Movistar : « Ce sont les joueurs qui ont mis ce qu’il fallait pour aller gagner les matchs. Je suis heureux parce que c’est un groupe d’hommes avant d’être un groupe de joueurs. Je ne peux qu’être heureux. Tous les joueurs ont fait preuve d’engagement, jusqu’à celui qui joue le moins. Parce que c’est ça, le football. Il y a des joueurs qui jouent plus, d’autres qui jouent moins. Mais pour moi, chacun amène quelque chose à l’équipe, chacun fait ce qu’il doit faire. Et ils le font pour gagner. C’est ce qu’il faut pour gagner la Liga. Parce que c’est très difficile. Ce sont 38 journées, et jusqu’à la dernière ou l’avant-dernière, on ne sait jamais ce qu’il va se passer, poursuit Zinedine Zidane. Le secret? A la fin, on a gagné parce qu’on a marqué plus de points, c’est tout. En tant que professionnel, c’est l’une des plus belles journées de ma vie. Qui plus est après tout ce qu’il s’est passé, le confinement, tout ça… ça a été une période tellement bizarre. […] Si je suis encore plus content qu’après avoir gagné la Ligue des champions? Oui. C’est une chose… la Liga, c’est un tel effort. » Et une telle joie.