Vainqueur pour la dernière fois en 2014 de ce sommet annuel entre tenants des deux compétitions interclubs africaines, le cador cairote entend bien renouer ce soir à Doha avec le succès face à une RS Berkane loin de sa meilleure forme…
Tout à l’heure, au stade Jassim bien Hamad de Doha, au moment de se lancer dans cette Supercoupe continentale qui lui tend les bras, Al Ahly du Caire tâchera d’oublier ses petits soucis du moment. Un calendrier surchargé qui affecte son rendement collectif et les performances de certains de ses cadres, un jeu pas toujours soigné ni au rendez-vous non plus, bien qu’il lui permette de franchir tous les obstacles. Dans le même temps, les Diables Rouges ont su se qualifier, sans panache certes mais avec une certaine rigueur contre les Mamelodi Sundowns (2-0, 1-1), pour le dernier carré de la Ligue des champions, où ils affronteront l’Espérance de Tunis le mois prochain. Malgré 13 longueurs de retard (et cinq matches en plus à jouer) sur le Zamalek en championnat, les hommes de Pitso Mosimane ont encore leur destin en main dans toutes les compétitions qu’ils disputent. Ce soir, ils aborderont donc certainement ce choc contre la Renaissance de Berkane avec l’esprit un peu plus détendu que ces dernières semaines.
Vainqueurs à six reprises de cette compétition créée en 1992 (2002, 2006, 2007, 2009, 2013 et 2014), les Ahlaoui attendent depuis sept ans de renouer avec la Coupe. Leur rival Berkane va en revanche disputer sa toute première Supercoupe, et il l’abordera en tant que sixième équipe marocaine, après le Raja, le MAS de Fès, le FUS de Rabat, les FAR et le Wydad. Les Orange de Berkane vivent certainement leur plus mauvaise saison depuis trois ans. Onzièmes en Botola avec seulement six victoires en 18 matches, éliminés de la Coupe de la Confédération 2021 dès la phase de poule (devancés par Cotonsport et la JS Kabylie), les coéquipiers d’Alain Sibiri Traoré et d’Issoufou Dayo, le binôme burkinabè, paraissent un adversaire très largement à la portée du Ahly. Le club est désormais dirigé par l’Espagnol Pablo Benali qui s’est fait fort de reporter la pression sur son prestigieux adversaire. Rien qui n’effraie ni ne fasse trembler le Ahly et son coach Pitso Mosimane, après le triplé réalisé la saison dernière (championnat, Coupe, LDC). Estampillé club du Siècle par la CAF et considéré comme un Real Madrid africain, le club dirigé par Mahmoud « Bibo » Al-Khatib s’est bâti dans la conquête de tous les titres possibles.
Aujourd’hui, il lui est offert la possibilité d’une septième Supercoupe, lui qui en détient déjà le record de victoires (6). Pour Al Ahly et ses joueurs, le retour au Qatar, après son dernier séjour en février de cette année, a des allures de petit bonheur. On s’en souvient, les Cairotes avaient terminé troisièmes ici de la Coupe du monde des clubs de la FIFA -ils avaient disputé leur match à Al-Rayane – et avaient offert une superbe opposition au futur vainqueur, le Bayern Munich, qui s’en était remis à l’efficacité de son intraitable goleador Robert Lewandowski pour porter à deux reprises l’estocade (2-0).
A quel scenario peut-on s’attendre tout à l’heure ? Le Ahly entre souvent dans ses matches comme un véhicule diesel. Il prend son temps et sait patienter avant de piquer sur une action collective ou un coup de pied arrêté. Quant à la RS Berkane, elle n’a absolument rien à perdre et serait particulièrement bien inspirée de jouer sa carte à fond. En clair, d’attaquer et d’aller chercher le Ahly. C’est comme ça que la RSB a conquis la CDC 2020, aux dépens de la force montante du football égyptien (et africain) qu’est le Pyramids FC.
Quelques chiffres maintenant pour éclairer cette Supercoupe 2021 : ce sera la troisième entre un club égyptien et un marocain. Les Egyptiens mènent par deux victoires à zéro puisque le Zamalek avait battu le Wydad (3-1) en 2003. Quant au Ahly, il avait lui eu recours aux tirs au but en 2006 face aux FAR de Rabat (0-0, 4 tab à 2). Autre petite statistique intéressante pour cette deuxième Supercoupe disputée à Doha après 2020 : le vainqueur de la Coupe de la Confédération (CDC) s’est adjugé les deux dernières éditions : le Raja en 2019 et le Zamalek en 2020. Enfin, un chiffre sur la force offensive du Ahly en LDC cette saison. Le club égyptien a inscrit 1,8 but par match, tandis que la RS Berkane n’en a marqué que 0,7 en CDC. Un signe qui ne trompe pas sur l’efficacité de l’un et les difficultés de l’autre. Alors, les Orange de Berkane parviendront-ils à renverser un pronostic qui leur est très défavorable ? Réponse dans quelques heures…
@Samir Farasha