Battue chez elle il y a six jours par le TP Mazembe (2-1) après un match au contenu offensif bien décevant, l’ USM Alger n’a plus le choix : il lui faut s’imposer par deux buts d’écart en terre congolaise pour succéder à l’Entente de Sétif. Peut-elle réussir l’exploit ?
Depuis vendredi soir, les « Milanais » sont à Lubumbashi. Mais le groupe coaché par Miloud Hamdi est arrivé avec un petit moral. A la suspension automatique d’El Orfi, exclu à Bologhine samedi passé, s’ajoutent des absences qui pourraient peser lourd : on pense au latéral Rabie Meftah, mais aussi à Mazari et au capitaine Naceredine Khoualed, également suspendu. Quant à son gardien de but Zemmamouche, certainement le meilleur Algérois en finale aller, il ne se serait pas entraîné jeudi, veille du départ pour la RDC, en raison de douleurs. Alors, intox ou réel souci pour celui qui avait été décisif à au moins cinq reprises et avait même arrêté un penalty ?
Pour autant, l’USMA est désormais au pied du mur et n’a plus le choix. Après sa contre performance à l’aller (1-2), elle ne doit qu’à un sursaut d’orgueil de Seguer en fin de rencontre la possibilité de croire encore un peu à ses chances de sacre continental. A dire vrai, cette USMA nous a habitués à bien voyager en terre africaine cette année : on pense à ses matches nuls en Guinée contre Kaloum et au Sénégal contre Pikine. On se souvient aussi de ses victoires à El Eulma et à Sétif dans cette même compétition, sans oublier celle à Omdurman contre le Hilal local en demie. Son seul revers en déplacement, c’était en poule face à l’autre ogre soudanais, el-Merreikh (1-0). Bref, les statistiques seraient plutôt favorables à la formation algéroise, joueuse et pas calculatrice pour deux sous.
Sauf qu’elle se déplace chez un adversaire réputé imprenable à domicile en compétitions africaines. Le TP Mazembe n’a plus perdu chez lui depuis 2009 et une demi-finale de C1 contre Hilal (2-0). Soit un total de 34 matches, pour 30 victoires et 4 nuls. Ajoutez à cela 85 buts marqués durant ces six années pour quinze encaissés. Que ce soit dans son ancien stade de la Kenya, ou désormais à « Kamal City », le stade de Mazembe situé dans le quartier de Kamalondo, les Badiangwena font régner la loi.
Le TP Mazembe invaincu à domicile depuis 2009 !
A moins d’être victime d’un excès de confiance coupable qui provoquerait un relâchement des joueurs, on ne voit pas vraiment comment l’USMA peut raisonnablement dominer un adversaire si expérimenté. Pis encore si son gardien de but Zemmamouche s’avérait forfait… Reste que le football moderne a souvent accouché de résultats et de renversements de situation incroyables. Souvenons aussi de l’improbable victoire de l’Etoile du Sahel dans cette même compétition en 2007, face au Ahly cairote. Incapable de s’imposer à Sousse (0-0), le club tunisien était finalement parvenu à battre le Ahly 3-1 chez lui, alors que le géant égyptien avait remporté les éditions 2005 et 2006 de la Ligue des champions. Alors ? Alors, à l’impossible nul n’est tenu. Souhaitons à Miloud Hamdi de trouver les mots justes et d’offrir un discours motivant, et pourquoi pas galvanisant, à ses hommes.
Car de talents, l’USMA ne manque pas. On pense à Zinédine Ferhat, à Mohamed Amine Aoudia et à l’expérimenté Seguer. Sauront-ils faire fi des absences de joueurs aussi importants que le stratège Koualed ou le stoppeur Mazari ? L’ambiance promise par les supporters du TP Mazembe ne sera en rien agressive. L’USMA doit plutôt s’attendre à une atmosphère électrique et des chants constants pour accompagner les offensives congolaises, et ses joueurs devraient être capables de surmonter ce vrombissement permanent.
C’est qu’au bout, il y a tout simplement une participation à la Coupe du monde des clubs de la FIFA, une compétition ô combien prestigieuse qui va retrouver le Japon en décembre après s’être déplacée deux années durant au Maroc. La disputer serait une perspective extraordinaire pour l’USMA et ses joueurs, surtout pour ceux qui rêvent de poursuivre leur carrière hors d’Algérie, qui sait ? Mais, avant de rêver à Tokyo, il faut en passer par une toute autre bataille, celle de Lubumbashi. Le TP Mazembe jouera-t-il la carte du contre, sans s’exposer ? Ou bien essaiera-t-il de s’imposer avec la manière, chez lui devant son public ? Ce scénario, pas le plus probable, serait évidemment plus favorable aux desseins de l’USMA, puisqu’il ouvrirait des espaces au cœur de la défense mazembienne. Rendez-vous ce dimanche en début d’après-midi pour ce qui promet d’être, on en a la certitude, un match à ne rater sous aucun prétexte !