« Youssef Haijoub, bonjour ! Vous êtes le patron de la société internationale McSport, qui a organisé la préparation du Maroc, matchs et séjours. Nous avons eu le privilège de vous accompagner ces derniers mois. Que ressentez-vous quelques heures après la qualification en huitièmes contre l’Espagne ?
Je travaille avec les sélections du Maroc depuis 2014. Ensemble, on s’est qualifiés pour la CDM 2018, c’était d’ailleurs notre retour dans la compétition après 20 ans.
Entre temps, j’ai travaillé avec toutes les sélections de jeunes, avec le futsal. Début 2022, la FRMF m’a fait appel : « As-tu un plan à mettre en place pour la sélection ? »
On était en mars-avril, après le tirage au sort. J’ai alors proposé un plan pour l’Espagne, avec deux matchs contre des adversaires sud-américains.
L’idée était de terminer avec un adversaire à sa portée, pour la confiance, avant de jouer les Européens en CDM. Et c’est ce qui est arrivé.
Qu’est-ce qui vous a motivé dans cette aventure ?
Le fait qu’on ait un sélectionneur marocain qui sache tenir tête aux journalistes, motiver les supporters et surtout créer une dynamique avec le groupe.
Quelqu’un qui a accompagné le retour en sélection de joueurs importants comme Mazraoui et Ziyech. Il reste 7 joueurs qui étaient là en 2018.
Franchement, c’était un gros challenge pour nous. Les Sud-américains avaient des demandes exorbitantes pour jouer le Maroc.
Quel était votre marge de manœuvre ?
On a travaillé sur tous les aspects de A à Z : hébergement, sécurité, gestion de la police, arrivée à l’aéroport, les terrains, etc. L’idée, c’était qu’il n’y ait pas de conflit autour de la sélection.
Très tôt, j’ai cru en cette équipe. J’ai gagné avec d’autres pays, avec lesquels j’ai travaillés, d’autres compétitions.
Je peux faire valoir une expérience de 12 ans dans ce domaine, je sais comment on prépare une équipe en vue de la Coupe du monde.
Cela m’a permis d’anticiper et de mettre tous les dispositifs en place. Je voulais qu’on donne au sélectionneur les meilleurs atouts pour aborder Qatar 2022.
Quel est votre bilan avant CDM ?
On a organisé quatre matchs, le 21 septembre à Salé contre Madagascar (1-0), le 23 septembre à Barcelone contre le Chili (2-0), le 27 septembre à Séville contre le Paraguay (0-0).
Enfin, le 17 novembre à Sharjah contre la Géorgie (3-0). Avec ce soir-là, un but inscrit du milieu de terrain par Ziyech. Un résultat qui ne pouvait que donner confiance et une motivation supplémentaire.
Notre idée était que la sélection puisse se sentir à l’étranger dans un cadre proche de celui d’une CDM, s’habituer à un autre public que celui au Maroc.
Que les joueurs soient prêts mentalement. Ces matchs ont permis au coach de créer une fusion entre lui et ses joueurs. Il a vu les choses à corriger, à améliorer.
Jusqu’où pensez-vous le Maroc capable d’aller au Qatar ?
Vu son niveau de préparation, je ne les vois pas s’arrêter avant les quarts ! Je pense même qu’on peut aller au-delà.
Ils ont quand même fini premiers d’un groupe qui comptait le finaliste de 2018 et le 3e de l’édition précédente.
Donc on doit finir 4e ! Pour moi, quand il y a travail, compétences et qualités, cela rapporte toujours un bon résultat à la fin.
Et préparer le Maroc, mon pays et une équipe que je supportais enfant, cela n’a pas de prix. Au passage, je remercie le président Fouzi Lekjaâ de la FRMF, pour avoir fait confiance à Mcsport. Continuons cette aventure ensemble.
Allez-vous vous déplacer au Qatar pour le prochain match contre la Roja espagnole ?
Je travaille actuellement pour préparer l’avenir, les prochaines échéances du Maroc, la CAN, et notre vision s’étend même jusqu’au Mondial 2026. Je pourrais bien sûr me déplacer mais je suis déjà focalisé sur l’avenir de la sélection ».
Propos recueillis par @Frank Simon