Zinedine Zidane a résisté des mois durant à la pression médiatique qui le voyait viré par ses dirigeants après chaque contreperformance en Liga ou en Ligue des champions. Mais l’entraîneur du Real Madrid es resté zen ou en tout cas il a essayé re ne rien laisser paraître de son agacement lors de pénibles conférences de presse d’avant et d’après match. Puis, la saison terminée sur une deuxième place en Liga derrière l’Atletico Madrid et devant le FC Barcelone,le natif de Marseille n’a pas trainé. Quelques jours ont suffi pour donner sa démission et quelques autres pour évoquer son état d’âme.
Puis, quatre seulement après voir acté ce départ, officiellement à l’amiable, Zidane sort du cadre diplomatique pour reconnaître – dans une lettre ouverte reçue et pubiée par l’influent quotidien madrilène spécialisé AS – que la façon de faire de son club de coeur ne lui a pas plu du tout :« Je m’en vais, mais je ne saute pas du bateau et je ne suis pas fatigué d’entraîner. En mai 2018, je suis parti car après deux ans et demi avec tant de victoires et tant de trophées, j’ai senti que l’équipe avait besoin d’un nouveau discours pour rester au top. Aujourd’hui, les choses sont différentes. Je pars car j’ai l’impression que le club ne me donne plus la confiance dont j’ai besoin, il ne m’offre pas le support pour construire quelque chose à moyen ou long terme. Je connais le football et je connais les exigences d’un club comme Madrid, je sais que quand on ne gagne pas, il faut y aller »
Le champion du monde 1998 qui a donné en cinq ans de présence sur le banc trois Ligue des champions, deux titres en Liga et trois Coupes du monde des clubs aurait aimé que ses dirigeants fassent preuve de plus de reconnaissance : « J’aurais aimé que ces derniers mois, ma relation avec le club et avec le président [Florentino Perez] eût été un peu différente de celle des autres entraîneurs ». Mais ici une chose très importante a été oubliée, tout ce que j’ai construit au quotidien a été oublié, ce que j’ai apporté dans la relation avec les joueurs, avec les 150 personnes qui travaillent avec et autour de l’équipe. Je suis né gagnant et j’étais ici pour conquérir des trophées, mais au-delà de cela, il y a les êtres humains, les émotions, la vie et j’ai le sentiment que ces choses n’ont pas été valorisées, et qu’il n’a pas été compris que la dynamique d’un grand club se maintient comme ça. Même, d’une certaine manière, on m’a fait des reproches ».
Dans cette lettre qui donne braucoup de place à la déception, à l’incompréhension et aussi aux regrets, le technicien franco-algérien n’a par contre pas oublié de rendre hommage aux sociaux qui ont toujours été derrière lui “Depuis 20 ans, dès le premier jour où j’ai mis les pieds dans cette ville et porté ce maillot, vous m’avez donné votre amour. J’ai toujours senti qu’il y avait quelque chose de très spécial entre nous. Chers Madridistas, je serai toujours l’un des vôtres, Hala Madrid!”. Maintenant qu’il a vidé son sac et donné sa version de la séparation avec ce club qu’il a rejoint il y a vingt ans comme joueur avant de devenir son entraîneur il y a cinq ans, va arriver pour Zidane le moment d’indiquer quelle sera la suite de son histoire professionnelle. Les offres de service ne manqueront pas d’arriver dans les semaines à venir.
@Cheikh Mabele